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« Je n’arrive pas à y croire ! » s’est exclamée Maria Grazia Chiuri en italien en tombant sur son ancien patron, Valentino Garavani, dans les bureaux parisiens de Dior ce soir du lundi 1er juillet.
Ce vétéran de la couture faisait partie des centaines de personnes réunies au 30 Avenue Montaigne pour assister à la remise de la Légion d’Honneur de Maria Grazia Chiuri, par la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
Sur le point de fermer pour rénovations, l’immeuble s’est paré d’une installation immersive créée par l’artiste féministe Penny Slinger pour le défilé haute couture de Chiuri qui s’était tenu plus tôt dans la journée, donnant à l’ensemble un côté surréaliste. Entourée de son mari, Paolo, de son fils Nicolo, et de sa fille Rachele, Maria Grazia Chiuri s’est retrouvée ensevelis sous les félicitations, notamment celles du couturier Alber Elbaz, de la photographe Ellen Von Unwerth, de Pathé Ouédraogo, le styliste burkinabé plus connu sous le nom de Pathé O’ avec lequel elle a travaillé sur la dernière Collection Croisière, et de l’auteure Chimamanda Ngozi Adichie qui a inspiré son t-shirt « We should all be feminist » (Nous devrions tous être féministes).
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, le conglomérat de luxe auquel appartient la maison Dior, était également présent en nombre. Antoine Arnault, à la tête de l’image et de la communication, était accompagné de sa compagne, le mannequin Natalia Vodianova, et de sa sœur Delphine Arnault, Directrice Générale Adjointe de Louis Vuitton ; Sidney Toledano, Président et Directeur Général du groupe LVMH mode, et le Président Directeur Général de Dior Pietro Beccari.
Les invités ont donc quitté les rangs du défilé pour assister à la cérémonie, qui a démarré avec Marlène Schiappa relevant qu’elles partagent toutes deux le même objectif d’empowerment des femmes, avant de retracer le parcours de Maria Grazia Chiuri chez Fendi et Valentino pour finalement devenir la première femme directrice artistique pour la collection femme chez Dior.
« Le féminisme, ce mot qui a trop souvent été rejeté, fait son retour, en grande partie grâce à vous – et également grâce à cette petite artiste qui monte appelée Beyoncé » plaisante la Ministre. « Convaincue que la mode est un acte politique, vous tenez à ce que vos valeurs se reflètent dans toutes vos créations et à travers votre direction, les défilés deviennent de véritables conversations entre la mode, l’art, la culture, le militantisme et le féminisme » ajoute Marlène Schiappa.
C’est une Maria Grazia Chiuri visiblement émue qui a pris la parole en français avant de poursuivre en anglais « même aujourd’hui, je me sens toujours comme la jeune femme curieuse qui allait à l’école à Rome pour apprendre la mode et le design » dit-elle dans un sanglot, tandis que l’audience se met à applaudir à tout rompre. « Recevoir un tel honneur en France, qui représente la mode et la culture, et des mains d’une femme comme Madame Schiappa, qui représente les valeurs les plus importantes à mes yeux, est une nouvelle émotion » explique-t-elle, pressant les jeunes femmes à « croire en elles-mêmes et à suivre leurs instincts ».
Chiuri a indiqué que ce sont des femmes qui lui ont montré le chemin quand elle a elle-même démarré « Les sœurs Fendi ont été un bel exemple pour moi : stylistes, femmes d’affaires, épouses, mères, sœurs, et toujours curieuses et ouvertes à la discussion, travaillant toujours en équipe, entre sœurs, pour atteindre des objectifs communs ».
Elle a remercié Bernard Arnault, Président et Directeur Général de LVMH, et troisième homme le plus riche au monde, de lui avoir permis de transmettre des messages au monde. « Dior est une maison qui représente la féminité, et pour cette raison, je pense que mon engagement est de rendre les femmes conscientes de leur potentiel, je remercie cette maison qui soutient le fait que je donne une voix à des femmes et à leur travail. Leur engagement peut changer le monde » a-t-elle conclut.