L’éditeur américain de jeux vidéo Electronic Arts (EA), qui produit notamment les populaires jeux de foot FIFA, a convaincu les investisseurs mardi avec des revenus en progression et des objectifs ambitieux.
Pour le premier trimestre de son exercice décalé, EA a gagné 1,2 milliard de dollars, en hausse de 6% sur un an.
Les réservations numériques (le montant de produits transmis de façon numérique, l’indicateur privilégié du secteur) sont restées stables, à 743 millions de dollars d’avril à juin, contre 749 millions l’année dernière. Sur les douze derniers mois, elles se sont élevées à 3,7 milliards, soit +5% sur un an.
L’éditeur des Sims (jeu de simulation) et d’Apex Legends (jeu de type « Battle Royale », concurrent du phénomène « Fortnite ») s’inscrit dans un marché porteur, entre croissance du e-sport et avènement du « cloud gaming » (streaming de jeux vidéo, totalement dématérialisé).
« Les e-sports vont amener de nouveaux véhicules d’interaction sociale et de compétition dans l’écosystème d’Apex. Les adolescents, les diffuseurs et les sponsors manifestent beaucoup d’intérêt et notre première série d’événements autour du jeu a eu un grand succès, y compris une compétition retransmise sur les chaînes ESPN et ABC », s’est réjoui Andrew Wilson, PDG du groupe, lors d’une conférence pour les analystes.
« Nous aurons environ 80 équipes du monde entier qui participeront à notre première compétition officielle en septembre. Nous voulons aussi avoir Apex Legends en Chine. Et un lancement sur mobile est dans les tuyaux », a-t-il continué.
Le titre d’EA prenait près de 5% sur les échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Des applications mobiles aux consoles en passant par les titres qui rassemblent des millions de joueurs et de fans en ligne au quotidien, l’industrie du jeu vidéo pèse plus de 110 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel dans le monde, selon le centre de réflexion Idate.
Les nouveaux modèles économiques, qui favorisent les abonnements et la longévité des jeux, permettent aux éditeurs de moins dépendre des sorties de jeux haut de gamme, coûteux et risqués financièrement.
« D’autres secteurs ont montré à quel point les abonnements peuvent faire fondamentalement évoluer les comportements des consommateurs », a fait remarquer M. Wilson, citant les plateformes de consommation de musique ou de vidéos.
« Quand on combine cette tendance avec celle du streaming via le cloud, il devient encore plus facile, encore plus captivant d’essayer de nouveaux jeux et de rejoindre de nouvelles communautés de joueurs », a-t-il ajouté.
En juin, Google a annoncé préparer le lancement d’une nouvelle plateforme de jeux vidéo en streaming, « Stadia », qui intègrera des jeux de studios comme le français Ubisoft mais aussi EA.
Pour son exercice en cours (finissant le 31 mars 2020), l’éditeur américain prévoit un chiffre d’affaires proche de 5,4 milliards de dollars, contre 4,95 milliards à l’exercice précédent.
juj/la
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