Le patron d’une grosse société de cosmétiques sud-coréenne a démissionné dimanche, après avoir subi un feu de critiques pour avoir obligé son personnel à visionner une vidéo de YouTube, rendant hommage au Japon, en pleine dispute commerciale entre les deux pays.
La vidéo, présentée lors d’une réunion mensuelle de l’entreprise Kolmar Korea la semaine dernière en présence de quelque 700 employés, critiquait la déclaration du président sud-coréen Moon Jae-in au sujet des nouvelles procédures commerciales japonaises à l’égard de Séoul et louait la position du Premier ministre Shinzo Abe pour « ne pas avoir donné un coup de poing à Moon en plein visage ».
La vidéo évoque l’état délabré de l’économie du Venezuela où « les femmes se prostituent pour à peine sept dollars », en ajoutant que la Corée du sud n’est pas loin de subir le même sort.
Cette diffusion a provoqué un mouvement de colère massif de la population et des voix se sont élevées pour appeler au boycot de la firme qui distribue des dizaines de marques de cosmétiques dans le monde.
Le patron de Kolmar Korea, Yoon Dong-han, a présenté ses excuses dimanche et annoncé sa démission.
« Je présente mes excuses aux consommateurs et aux Coréens qui ont eu confiance dans nos produits et leur sont restés fidèles », a-t-il dit, ajoutant qu’il s’adressait particulièrement aux femmes.
Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux historiques hérités de l’époque où la péninsule était une colonie nippone (1910-1945).
Très proches alliés des Etats-Unis, ils sont aux prises d’un conflit commercial et diplomatique en raison d’une série de jugements de tribunaux sud-coréens intimant aux entreprises japonaises de payer pour le travail forcé durant la période où le Japon occupait la Corée (1910-1945).
Le Japon a pour sa part décidé début juillet de durcir les procédures pour exporter à des firmes sud-coréennes trois composés chimiques nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs et d’écrans. Les deux pays se sont infligés depuis des restrictions commerciales, en se rayant réciproquement d’une liste d’Etats bénéficiant d’un traitement de faveur.
Les Sud-coréens ont par ailleurs lancé en juillet une vaste campagne de boycottage des produits japonais, qui a entraîné une baisse de 30% des ventes automobiles japonaises et obligé plusieurs compagnies aériennes à annuler les vols en raison d’une faible demande.
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