Les vignerons de champagne prévoient la production de 306 millions de bouteilles en 2019, une bonne année en qualité et en quantité selon eux, mais s’inquiètent de la dérégulation des plantations prévue par l’Union européenne d’ici à 2030.
« Encore une année exceptionnelle, tous les paramètres sont réunis pour faire un bon millésime », a indiqué vendredi à l’AFP Maxime Toubart président du syndicat général des vignerons de champagne.
Alors que le champagne est un vin d’assemblage entre des récoltes de plusieurs années, un « millésime » est identifié à une récolte précise.
« Le début de campagne a été compliqué, mais le climat chaud et ensoleillé des mois d’août et septembre, combiné à des nuits fraîches à l’approche de la vendange, ont permis de récolter des raisins à pleine maturité », explique M. Toubart, assurant toutefois, qu' »il est trop tôt pour parler de +millésime+ », la décision devant se prendre début 2020 en fonction de l’évolution du vin.
En 2018, 301,9 millions de bouteilles de champagne ont été vendues, pour un chiffre d’affaires global de 4,9 milliards d’euros.
Les vignerons champenois sont, en revanche, très préoccupés des conséquences de la dérégulation annoncée des plantations dans toute l’Union Européenne en 2030.
« On se bagarre pour convaincre les autres Etats membres de garder un outil de régulation des plantations. Un dispositif qui permette de planter des vignes de manière raisonnable en suivant la demande économique », assure M. Toubart.
« Si nous n’avons pas d’assurance que les nouvelles surfaces issues de la révision de l’aire seront régulées après 2030, nous prendrons alors nos responsabilités et suspendrons le chantier de délimitation » des nouvelles limites de l’AOC Champagne, a-t-il ajouté, en appelant à « une prise d’initiative forte de la France au niveau européen ».
L’issue du chantier de révision de l’AOC Champagne, qui devrait ajouter plusieurs communes limitrophes à l’aire existante, est normalement prévue en 2024.