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Fashion week de New York, Londres, Milan, Paris : les quatre rendez-vous majeurs de la mode viennent de passer en un froissement de tissus.
Comme pour une rentrée littéraire ou une sélection à Cannes, retenir une ligne directrice de ces dizaines de défilés est une gageure. Une fashion week, c’est bien sûr beaucoup de mode, mais c’est aussi tout le reste : les stars, les scandales, le surgissement des préoccupations de l’époque sur les podiums et en dehors. Cette année encore, les quatre majeurs ont offert un peu de tout cela. Sélection arbitraire parmi les moments forts de la saison.
L’écologie dans tous ses états
Les créateurs ne pouvaient pas ignorer l’urgence climatique, qui est en train d’émerger comme la préoccupation majeure de dizaines de millions de personnes à travers la planète. Ecoresponsable est un mot qu’on aura beaucoup entendu dans les défilés cette année. Ce fut le cas notamment chez la pionnière Stella McCartney qui a présenté une ligne à 75 % eco-friendly. Autre son de cloche du côté des militants d’Extinction Rébellion qui ont alerté pendant toute la semaine londonienne sur l’impact environnemental de la mode, concluant leur action par une marche funèbre pour « commémorer les pertes de vies dues au climat et à la dégradation de l’environnement ».
De l’identité en Amérique
Semaine également politique à New York, où les hommages à la culture afro-américaine se sont multipliés : show engagé de Pyer Moss, soirée à l’Apollo Theater pour Tommy Hilfiger, présence d’un jazz band et de la chanteuse Janelle Monae chez Ralph Lauren. De quoi rappeler que les élections approchent dans un pays marqué par les fractures identitaires.
Rihanna superstar
C’est définitivement la grande figure de la saison : après avoir lancé sa ligne Fenty en partenariat avec LVMH, la star a offert à New York un show conçu comme un clip géant, diffusé sur Amazon, dans lequel « des mannequins petites, grandes, pulpeuses, handicapées… à la féminité assumée et puissante » ont défendu la nouvelle collection de sa marque de dessous Savage x Fenty. Le show Rihanna se poursuivra pour les fêtes avec la sortie de son autobiographie sous forme d’un livre d’art de 500 pages.
La fin du streetwear
Un paradoxe, au moment où triomphe cette artiste issue de la culture street ? Gucci avait donné le ton lors de la semaine milanaise, Le Monde y voit une vraie tendance : « la silhouette bourgeoise, cette saison, a définitivement enterré le streetwear. »
L’éternel retour du hippie
Patchouli not dead : Woodstock a beau avoir fêté ses cinquante ans cette année, les figures velues et chatoyantes de la contre-culture de la fin des années 60 continuent d’inspirer les créateurs. Au point que le New York Post a qualifié Paris cette année de « paradis hippie ».
Quand Dries rencontre Christian
Ça restera comme un point d’orgue de la semaine parisienne : le défilé commun entre Dries van Noten et Christian Lacroix. Pour Elle, un éblouissement : « les pièces imaginées par ce duo inespéré marquent un événement durable pour la création contemporaine. »
La tendance 2020 de la Fashion week ?
Plus délicat qu’une sélection de moments forts est l’exercice consistant à repérer les détails, les motifs et les couleurs qui traversent toutes les collections, préfigurant la garde-robe du printemps prochain.
A ce petit jeu des tendances, Le Monde relève pèle-mêle : le bermuda, « pièce la plus en vue dans les défilés », le feuillage, le motif animalier (zèbres et tête de singe), le col pelle à tarte. Au jeu des « redondances appréciables entre les créateurs », Grazia distingue pour sa part l’effet enduit, les grandes poches plates et le orange.
En croisant ces prédictions, on ne devrait pas prendre trop de risques, l’été prochain, à porter une chemise à motifs floraux sur bermuda orange, le tout produit selon des procédés durables, avec Duke Ellington en bonne place dans sa playlist Spotify.