Le groupe de luxe britannique Burberry a enregistré une progression de 14% de son bénéfice au premier semestre, grâce à une hausse de ses ventes et à des économies de coûts, malgré l’impact des troubles à Hong Kong.
Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 150,3 millions de livres (175,3 millions d’euros), d’après un communiqué jeudi.
Le chiffres d’affaires a progressé de 5% à 1,28 milliard de livres, grâce notamment aux collections du créateur Riccardo Tisci, qui représentent désormais 70% des produits dans les magasins et enregistrent une croissance à deux chiffres, ajoute le communiqué.
Le patron de Burberry Marco Gobbetti cherche à relancer la vénérable maison de luxe fondée en 1856 par le biais d’un plan de transformation censé élargir l’offre et mettre l’accent sur le très haut de gamme.
En termes de régions, les ventes sont tirées par l’Asie (Chine, Corée du sud, Japon) malgré « une chute à deux chiffres à Hong Kong », l’un des marchés les plus importants du groupe, où des manifestations de plus en plus violentes durent depuis 5 mois.
Hong Kong traverse sa pire crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, la détermination des manifestants réclamant des réformes démocratiques se heurtant à l’intransigeance de l’exécutif local et du gouvernement central chinois, qui répètent qu’ils ne céderont pas à la pression de la rue.
Malgré les incertitudes économiques liées au Brexit, à la croissance mondiale qui ralentit et aux troubles à Hong Kong, les prévisions de chiffre d’affaires et résultat opérationnel pour 2020 sont maintenues.
Toutefois, la prévision de marge brute est abaissée à cause de réductions sur les prix de vente des anciennes collections et de dépréciations liées aux magasins de Hong Kong, mais devrait être compensée par des économies de coûts.
Le groupe aux célèbres imperméables à doublure quadrillée a annoncé par ailleurs jeudi un partenariat dans les réseaux sociaux avec le géant chinois de l’internet Tencent pour développer un « concept qui fusionne réseaux sociaux et ventes de détail, avec des espaces virtuels et physiques ».
Burberry prévoit l’ouverture d’un premier lieu à Shenzhen au premier semestre 2020: sur ses 223 magasins dans le monde, 61 se trouvent Chine.
Pour Richard Hunter, analyste chez le site de courtage en ligne Interactive Investor, les investisseurs saluaient en Bourse « un performance très solide » de Burberry jeudi car malgré les difficultés à Hong Kong, le ralentissement mondial et la baisse des marges, les prévisions sont maintenues. L’action bondissait jeudi à l’ouverture de la Bourse de Londres (+7% à 2.205,00 pence vers 09H00 GMT).
Les analystes saluaient notamment la résilience du groupe britannique comparé à d’autres grandes marques européennes de luxe comme Ferragamo ou Richemont qui elles ont enregistré une baisse de leurs ventes à cause des troubles à Hong Kong où les recettes ont plongé.
Dans le communiqué, Burberry précise jeudi s’attendre à ce que les ventes à Hong Kong restent « sous pression » en 2020.
Cette semaine, la directrice générale de Ferragamo Micaela Le Divelec a souligné que le marché du luxe était attendu en hausse de 6% en 2019, tiré par la Chine, mais que le marché hong kongais –qui pèse pour 6% des ventes moyennes du secteur– enregistrera une forte baisse, avant de se stabiliser à moyen terme « à environ la moitié de ce qu’il était avant les protestations ».