Parfums, montres, voitures ou oeuvres d’art: le ministère de l’Economie et des finances a organisé jeudi, pour fêter ses 30 ans sur le site de Bercy, une vente aux enchères qui a attiré plus d’un millier de personnes sur place et presque autant en ligne.
Une longue file d’attente composée d’une bonne part de professionnels et d’habitués des ventes aux enchères s’était formée à l’entrée du vaste complexe vers 9 heures du matin, pour un évènement qui s’adressait aussi au personnel du ministère.
Parmi les 433 lots proposés, beaucoup étaient mis à prix pour quelques dizaines d’euros, dans le cadre d’une vente qui se voulait populaire. Les curieux ou amateurs pouvaient jeter leur dévolu sur un lot de 30 pierres précieuses et semi-précieuses à 10 euros comme sur une montre Rolex Daytona à 6.000 euros.
« Les mises à prix totalisent 250.000 euros et les ventes pourraient atteindre 350.000 à 400.000 euros », a déclaré le directeur de la direction nationale d’interventions domaniales (DNID), Alain Caumeil, à quelques journalistes avant la première adjudication.
La DNID, dont les 13 antennes locales organisent des ventes toutes les quatre à six semaines en France métropolitaine, vend à 70% des biens d’occasion (« réformés » selon le vocable officiel) de l’Etat, des collectivités ou des organismes publics. Les Armées en sont le principal pourvoyeur, avec 20% du total.
Sur les 59.000 biens vendus chaque année par la DNID, le reste provient essentiellement des confiscations judiciaires ou des saisies des douanes, de 4.800 véhicules abandonnés chaque année en fourrière et pour 2% d’objets trouvés non réclamés pendant un an.
Dans ce dernier cas, il s’agit notamment de « touristes qui oublient leurs objets achetés à Roissy ou dans d’autres aéroports », selon M. Caumeil.
Si tous les articles sont expertisés et les faux systématiquement détruits, 46% du chiffre d’affaires de la DNID, qui s’élève à 50 millions d’euros par an, permet de recycler des objets dont l’Etat n’a plus l’usage.
Les enchères de la DNID sont en pleine évolution, avec 40% des 5.000 acheteurs annuels qui enchérissent aujourd’hui en ligne, soit lors d’adjudications retransmises en direct sur les plateformes Drouot Live ou Moniteur Live, soit depuis cette année lors de ventes qui se déroulent uniquement par internet, et durent une dizaine jours.
« On veut organiser des ventes thématiques et les ventes en ligne vont nous y aider », indique M. Caumeil.