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Le groupe britannique de luxe Burberry a enregistré une légère progression de ses ventes au troisième trimestre et relève sa prévision pour l’année malgré les perturbations à Hong Kong, grâce à une bonne réception des collections de son créateur Riccardo Tisci.
Dans un communiqué mercredi, la marque à l’emblématique imprimé quadrillé dévoile des ventes en progression de 3% sur un an à 719 millions de livres, les collections de Riccardo Tisci ayant permis une hausse des prix pour le trimestre achevé fin décembre.
« Nous continuons à observer une bonne réponse des consommateurs aux nouvelles collections de Riccardo Tisci avec une croissance à deux chiffres sur l’année », a commenté le directeur général Marco Gobbetti.
« Nous prévoyons maintenant une croissance à un chiffre de nos recettes annuelles à taux de change constants comparé à des précédentes prévisions misant sur la stabilité », note le groupe dans son communiqué.
Il anticipe une marge opérationnelle ajustée stable à taux de change constants « malgré l’impact des perturbations à Hong Kong », où des manifestations massives contre les autorités durent depuis des mois, parfois émaillées de violences, poursuit-il.
Le styliste italien, ex-Givenchy, a pris en mars 2018 la succession de Christopher Bailey, avec pour mission de donner un nouveau souffle à la vénérable maison fondée en 1856. Ses premières collections ont notamment été marquées par un style plus « street wear » et moins classique que par le passé.
Au premier semestre, le groupe avait affiché une augmentation de 14% de son bénéfice, grâce à une hausse des ventes mais aussi des réductions de coûts.
« 2020 sera la deuxième année de notre plan pour transformer Burberry », ajoute le patron du groupe, qu’il cherche à relancer en mettant l’accent sur le très haut de gamme et une offre élargie, en misant sur l’Asie et le marché chinois en particulier.
Le groupe va organiser un défilé à Shanghaï en avril. Il bâtit par ailleurs son premier « magasin social » – un concept mêlant produits traditionnels et réseaux sociaux qu’il n’a pas détaillé – en partenariat avec le géant chinois des technologies Tencent, et qui doit ouvrir à Shenzhen au premier semestre 2021.
« Même si nous restons conscients de l’environnement macroéconomique incertain, nous gardons confiance dans notre stratégie », conclut Marco Gobbetti.
Le marché sanctionnait la valeur de son côté à la Bourse de Londres, inquiet notamment des conséquences de la crise à Hong Kong.
Le titre perdait 2,47% à 2.207,00 pence vers 09H30 GMT à la Bourse de Londres après avoir atteint un sommet sur cinq mois en décembre, non loin du plus haut historique de juillet 2019.
« Les troubles à Hong Kong continuent d’être un problème pour Burberry », souligne David Madden, analyste chez CMC Markets. Et selon lui, « compte tenu des craintes sur le coronavirus en Chine, les activités asiatiques devraient continuer de souffrir dans les prochains mois ».
En revanche, selon l’analyste, Burberry est en partie épargné par le contexte morose de la distribution au Royaume-Uni, illustré par la baisse surprise de 0,6% des ventes au détail dans le pays, selon des chiffres officiels.
« Les plus fortunés, qui achètent des marques comme Burberry, sont peu concernés, ce qui explique pourquoi l’enseigne se maintient bien. Le marché intérieur au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pourrait ne pas rapporter énormément mais les riches touristes notamment d’Asie prennent la relève », souligne M. Madden.
ved-jbo/sl
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