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Le Rouge, club de Pigalle, est devenu au fil des soirées une des références de la nuit parisienne. Paul Sery en est le cofondateur. Il nous explique la genèse de ce nouvel Eden, un jardin où les « belles plantes » n’ondulent pas au gré du vent mais de la musique.
Guillaume de Sardes : Il existe de nombreux clubs à Paris. Pourquoi avoir voulu en créer un nouveau ? Que pensiez-vous pouvoir apporter de neuf ?
Tao : Mon associé et moi-même avions fait le constat qu’à Paris la nuit était devenue bling-bling. Il ne restait plus que quelques clubs agréables, le Silencio par exemple, à n’être pas entièrement pensé autour du modèle « tables + bouteilles », c’est-à-dire autour du modèle le plus rentable. Notre pari a été que l’argent ne fait pas la fête !
G.S. : Vous avez donc repris Le Rouge ?
Tao : Oui, le club avait besoin d’un nouveau souffle. Quand nous l’avons visité, nous avons aimé sa hauteur sous plafond et la vue d’ensemble qu’il propose. Où que l’on soit dans la salle on voit ce qui s’y passe. Nous voulions quelque chose d’authentique qui corresponde à l’âme de Pigalle. Ce bâtiment classé de 1911 était parfait. Il a été une maison close, un cabaret. Son histoire est liée à la nuit. Avec Le Carmen, nous avons été parmi les premiers à parier sur la renaissance du quartier. Notre intuition en 2017 était qu’il fallait un emplacement qui corresponde à notre projet. Les Champs-Élysées n’auraient pas convenu. Aujourd’hui, Pigalle a explosé. C’est l’endroit où sortir.
G.S. : Outre Le Silencio, que vous avez déjà cité, aviez-vous des modèles en tête quand vous avez créé Le Rouge ?
Tao : Oui, il y avait le Titty Twister à Paris ; Le Baron à New York, qui était à l’époque situé à Chinatown, juste deux ou trois tables ici et là et une piste de danse ; le Sing Sing Theater à Bangkok.
G.S. : Qui fréquente votre club ?
Tao : Nous sommes très durs à la porte, mais avec le souci de mélanger la clientèle. Il faut dire aussi que l’entrée est gratuite à l’exception du samedi. On fait en sorte de maintenir un équilibre homme/femme… favorable aux femmes ! Le Rouge est un endroit où les filles peuvent venir en petit groupe sans craindre de se retrouver uniquement au milieu d’hommes.
G.S. : Quel type de musique passez-vous au Rouge ?
Tao : Le Rouge est ouvert du jeudi au samedi, de minuit à 6h. Le jeudi c’est la « Je t’aime party », à laquelle sont invités des performeurs. La musique est funk / disco / house. Les autres jours, il s’agit de musiques urbaines plutôt old school. Là encore nous recherchons un équilibre entre des morceaux pointus et d’autres plus commerciaux pour faire danser les filles ! Nous travaillons avec une dizaine de DJ pour conserver une certaine fraîcheur.