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Le géant français des médias Vivendi a annoncé jeudi un projet d’introduction en Bourse « au plus tard début 2023 » de sa major Universal Music (UMG), dont il est déjà en train de céder une partie à un consortium emmené par le géant internet chinois Tencent.
Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a indiqué lors d’une conférence téléphonique avec des agences de presse vouloir « prendre date » sur le projet de cotation de la filiale. Les modalités, notamment la part concernée par l’introduction, seront précisées ultérieurement.
UMG a vu son chiffre d’affaires grimper de 18,9% à 7 milliards d’euros l’an dernier, notamment grâce aux revenus liés aux abonnements et au streaming, selon des résultats publiés parallèlement jeudi. La major a ainsi fortement contribué à la croissance du chiffre d’affaires de l’ensemble du groupe Vivendi, qui a dépassé les attentes des analystes (+14,1% à 15,9 milliards d’euros, et +5,6% à taux de change et périmètre constants).
Vivendi a déjà prévu de vendre 10% d’Universal Music à un consortium mené par Tencent. L’opération, qui doit rapporter 3 milliards d’euros, devrait être finalisée d’ici mi-2020. Le consortium dispose aussi d’une option pour acquérir, sur la même base de prix, jusqu’à 10% supplémentaire du capital d’UMG.
L’opération va introduire Tencent au capital d’une des plus grandes majors musicales mondiales et ouvrir plus grand les marchés de l’Asie à un catalogue prestigieux qui va des Beatles à Rihanna.
Au-delà de Tencent, Vivendi a rappelé jeudi qu’il cherchait à céder d’autres participations minoritaires dans UMG, qui représenteraient au total jusqu’à 50% du capital.
La trésorerie issue de ces différentes opérations pourrait être utilisée pour « un programme de rachat d’actions significatif et des acquisitions », précise le groupe dans un communiqué.
En 2019, Vivendi a annulé un total de 130,9 millions d’actions (soit 10% du capital) et indique qu’un programme en cours portant sur 37 millions d’actions se poursuit jusqu’au 17 avril.
Racheter des actions et les annuler entraîne mécaniquement une hausse de la participation des actionnaires existants de Vivendi, à commencer par le principal d’entre eux, le groupe Bolloré. Cela augmente aussi la valeur de chaque action sur le marché.
Parmi les autres filiales de Vivendi, les revenus du groupe Canal+ ont augmenté l’an dernier de 2% en données publiées. Mais ils sont en légère baisse (-0,9%) à taux de change et périmètre constants, notamment en raison de la baisse du portefeuille d’abonnés individuels en France métropolitaine. Vivendi veut relancer sa filiale avec les multiples accords de distribution noués cette année avec Netflix, Disney ou BeIN.
Enfin, l’agence de communication Havas affiche une croissance de 2,6% tandis que la maison d’édition Editis, intégrée aux comptes depuis février, a enregistré des revenus de 687 millions d’euros.
Au final, Vivendi a dégagé un bénéfice net annuel de 1,6 milliard d’euros, multiplié par 12,5 par rapport au résultat de 2018 qui avait été marqué notamment par la dépréciation de ses titres Telecom Italia pour 1 milliard d’euros.
jub/soe/LyS
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