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Il y a un an, l’annonce du rachat du joaillier américain par le géant du luxe français avait défrayé la chronique, LVMH proposant 14,7 milliards d’euros pour ajouter Tiffany & Co. à son portefeuille marque.
Mais depuis, la situation internationale a bien changé. Et ne rend pas favorable cette acquisition.
Réunie en conseil d’administration, la gouvernance de LVMH a en effet constaté que la politique américaine pouvait faire capoter cette acquisition. Des menaces de taxes sur les produits français, émises par les Etats-Unis, ont été rapportées par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ce dernier a donc prévenu LVMH (par voie épistolaire) et demandé expressément au groupe un report du rachat de Tiffany.
Le joaillier américain a saisi la justice, afin de contester la décision unilatérale du géant français. La société affirme que son potentiel acheteur n’a pas respecté l’ensemble des clauses du contrat signé entre les deux entités en novembre 2019. Pour Tiffany & Co., LVMH n’a pas consulté assez vite l’Union européenne quant à la procédure antitrust, et n’a pas adressé de copie de la lettre de M. Le Drian.
Pour les observateurs, ce renoncement pose plusieurs questions. Le caractère contraignant de l’avertissement du gouvernement français est ainsi à interroger, de même que la procédure judiciaire de Tiffany, qui pourrait être en vérité un moyen de négociation… Reste qu’en l’état actuel des choses, LVMH semble ne plus souhaiter l’acquisition du poids lourd de la joaillerie, qui accuse une sévère baisse de performance cette année.