Le traiteur Fauchon, célèbre pour son épicerie fine mais laminé par les mouvements sociaux puis la crise sanitaire, va fermer deux de ses trois magasins place de la Madeleine à Paris, ce qui entraîne 77 licenciements, a-t-il annoncé mercredi.
Le tribunal de commerce de Bobigny « a approuvé le plan de continuation » présenté par l’entreprise, née il y a 134 ans, qui sort ainsi de son redressement judiciaire et conserve dans la capitale son hôtel, le Grand Café Fauchon et une boutique dédiée au thé, précise la société dans un communiqué.
Cette procédure concernait ses activités en propre, c’est-à-dire le siège social et les trois magasins parisiens situés place de la Madeleine, adresse parisienne emblématique de la marque depuis plus de 130 ans, regroupés au sein de la filiale Fauchon SAS.
Celle-ci n’emploiera donc plus que 30 salariés, contre 107 jusqu’ici.
« Ce n’est pas un moment facile, mais il faut aller de l’avant, c’est le monde qui bouge, à nous de revoir notre copie », a déclaré à l’AFP Samy Vischel, président de Fauchon, précisant que l’avenir est aux boutiques de plus petite taille, « 100 à 200 m2, plus proches des clients », alors que la clientèle étrangère chassée par la pandémie de Covid-19, n’est pas revenue dans la capitale.
Les activités parisiennes du traiteur avaient vu leur chiffre d’affaires baisser depuis quatre ou cinq ans, avec les attentats de 2015, les mouvements sociaux et les grèves de Noël 2019, une période où Fauchon réalise 30% de son chiffre d’affaires annuel, avant que la fermeture administrative imposée par le Covid ne leur donne le coup de grâce.
Le traiteur, qui compte cinq autres filiales employant quelque 1.500 salariés, gère actuellement 73 boutiques, points de vente et restaurants dans le monde, dont 30 au Japon, trois en Corée, six en Europe, deux au Chili, 15 au Moyen-Orient et, en France, 17 exploités en franchise.
Son actionnaire principal est l’entrepreneur Michel Ducros, entré au capital en 1998.
Fauchon va désormais « recentrer son activité sur des modes de vente plus en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs, à Paris, en France et dans le monde », indique-t-il.
Le groupe veut rester un « porte-étendard de l’art de vivre à la française », dans le cadre d’une « stratégie de déploiement globale incluant des hôtels, des écoles et d’autres projets », dit-il.