Le groupe de luxe Kering a engrangé 3,7 milliards d’euros de ventes au 3e trimestre, dépassant les attentes et limitant l’effritement lié au Covid-19 grâce à l’Asie, mais aussi à l’Amérique du Nord.
Pour les mois de juillet, août et septembre, le chiffre d’affaires est en recul de 4,3% en données publiées (-1,2% en données comparables), selon un communiqué du groupe jeudi. Au trimestre précédent, le recul avait été de 43%.
Ces ventes sur trois mois sont supérieures aux consensus établis par les agences Bloomberg et Factset qui tablaient respectivement sur 3,45 et 3,51 milliards d’euros.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires s’établit à 9,096 milliards d’euros, en baisse de -21,1% en données publiées (-20,6% en comparables).
« Le groupe retrouve quasiment son niveau de 2019 », une performance « remarquable dans le contexte actuel », a souligné lors d’une conférence téléphonique Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering, qui détient les marques Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Veneta et Balenciaga.
Il a fait état de « très forts taux de croissance en Amérique du Nord et en Asie » et ce, « principalement en Chine et en Corée », alors que l’Europe de l’Ouest et le reste du monde sont restés affectés « par l’interruption des flux touristiques ».
Par zones géographiques, sur le trimestre, l’Amérique du Nord fait en effet un bond de 44,1%, « soutenue par un rebond de la demande locale », et l’Asie-Pacifique de 18,5%. L’Europe de l’Ouest recule au contraire de 41% et le Japon de 22,8%, détaille Kering.
Selon M. Duplaix, ce bond de l’Amérique du Nord peut s’expliquer à la fois « par un environnement de consommation favorable » lié notamment aux mesures fiscales prises outre-Atlantique, mais également par un « rapatriement des dépenses que les touristes américains n’ont pas pu faire en Europe », où ils se rendent habituellement massivement au printemps et en été.
Les ventes de Gucci, la marque-phare du groupe, atteignent 2,09 milliards, soit un recul de -12,1% en données publiées (-8,9% en comparable) au 3e trimestre, malgré un bond de 43,7% en Amérique du Nord.
Mais Yves Saint Laurent renoue avec la croissance, avec un chiffre d’affaires de 510,7 millions d’euros, en hausse de +0,8% en données publiées (+3,9% en comparable) tandis que celui de Bottega Veneta grimpe de 17% (+20,7% en comparable), à 332,5 millions d’euros.
Concernant les perspectives 2020, « face à des conditions qui demeurent incertaines et malgré une visibilité limitée, nous sommes bien préparés et confiants dans notre capacité à réaliser de bonnes performances dans la durée », a souligné le PDG François-Henri Pinault, cité dans le communiqué.
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