Les entreprises de l’événementiel, quasi à l’arrêt depuis mars en raison de la pandémie de Covid-19, sont « les grandes oubliées des annonces présidentielles », déplore mercredi Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis, inquiet de l’absence de date de réouverture pour le secteur.
« Nous ne disposons aujourd’hui d’aucune perspective de reprise, 2020 est une année de pertes très importantes et le premier trimestre 2021 est déjà à l’arrêt », déplore auprès de l’AFP l’exploitant de neuf sites à Paris et en Ile-de-France, dont les parcs des expositions de la Porte de Versailles, du Bourget et de Villepinte.
« Or, l’organisation d’un salon ou d’un congrès nécessite plusieurs mois de préparation », pointe-t-il, alors que le secteur s’apprête à boucler « une année 2020 de pertes très importantes ».
Pour le patron de Viparis, l’un des acteurs européens majeurs du secteur des salons et congrès, « Il est indispensable de disposer de visibilité pour anticiper la reprise prochaine de l’activité événementielle. »
« Il faut aussi reprendre dès maintenant les échanges avec les pouvoirs publics, pour définir ensemble les conditions de cette reprise d’activité afin d’éviter la disparition d’un secteur important pour la France », plaide-t-il.
Selon M. Nakhlé Cerruti, les entreprises de l’événementiel « sont les grandes oubliées des annonces présidentielles », alors que salons et congrès « représentent plus de 50 millions de visiteurs par an et génèrent 22 milliards d’euros de consommation ».
Pour la région Île-de-France, « le secteur représente 100.000 emplois et génère 6,3 milliards d’euros par an de retombées économiques, soit l’équivalent des recettes estimées pour les prochains Jeux olympiques de Paris 2024 », précise-t-il encore.
Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi soir un allègement très progressif des restrictions imposées pour enrayer la deuxième vague de Covid-19: les commerces vont rouvrir samedi, tandis que les salles de cinéma, les théâtres et les musées rouvriront le 15 décembre, si la situation sanitaire le permet. Les restaurants devront attendre au moins jusqu’au 20 janvier.
Aucune date de réouverture n’a été évoquée pour le secteur des événements professionnels ou grand public, tels que les salons, foires et congrès, quasi à l’arrêt -ou à l’activité fortement contrainte- depuis le mois de mars.