Un grand groupe nippon de cosmétiques faisait face à des appels au boycott mercredi après des remarques racistes de son patron à l’égard des Coréens vivant au Japon, ayant récemment déclaré que son entreprise était « purement japonaise ».
Yoshiaki Yoshida, le PDG de DHC, a publié le mois dernier sur le site de son entreprise une diatribe contre son concurrent et compatriote Suntory, affirmant que les acteurs des publicités de celui-ci « étaient presque tous des Coréens du Japon ».
« C’est pour cela que sur internet on le surnomme +Chontory+ », a-t-il ajouté. Le mot « Chon » est un terme extrêmement péjoratif et discriminatoire parfois utilisé au Japon pour désigner les Coréens.
DHC, elle, serait une entreprise « purement japonaise », s’est encore vanté le patron âgé de 79 ans.
La discrimination contre les Coréens est un sujet particulièrement sensible au Japon, sur fond de contentieux historiques remontant à l’occupation japonaise de la péninsule coréenne dans la première moitié du 20e siècle.
Des millions de Coréens se sont installés au Japon à cette époque, souvent sous la contrainte. Des centaines de milliers d’entre eux sont restés dans l’Archipel après la défaite japonaise de 1945. Beaucoup ont souffert de discriminations ou continuent à en subir.
Les propos de M. Yoshida ont provoqué la colère d’utilisateurs japonais de Twitter sous le hashtag (mot-dièse) « Je n’achèterai plus les produits du discriminatoire DHC ».
« La société court à sa perte si elle tolère ce genre de propos. Il faut boycotter cette marque », a écrit l’un d’entre eux, estimant que DHC devait présenter des excuses.
Sollicitée par l’AFP, l’entreprise, qui a des filiales en Corée du Sud, aux Etats-Unis, à Taïwan et au Royaume-Uni, n’était pas immédiatement joignable.
Le patron de DHC est coutumier de propos racistes envers les Coréens du Japon. Il y a quelques années il avait notamment estimé que ces « pseudo-Japonais » devraient rentrer chez eux.
L’an dernier, la filiale sud-coréenne de DHC avait prié sa maison-mère de cesser de tenir des propos blessants envers les Coréens sur la chaîne YouTube du groupe.
Une loi japonaise existe contre les « discours de haine », mais n’est pas assortie de sanctions au nom du respect de la liberté d’expression.
Début décembre, une vidéo publicitaire de Nike au Japon avait suscité la controverse sur les réseaux sociaux, en évoquant le racisme et le harcèlement des enfants métis dans le pays.
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