D’un tableau de Pierre Soulages à une expérience devant la Joconde, le « Bid for the Louvre », vente aux enchères d’expériences insolites et d’oeuvres offertes par des artistes, a totalisé 2,365 millions d’euros, destinés à des projets solidaires et éducatifs, a annoncé le musée.
Cette opération, une première dans l’histoire du musée, s’est déroulée lors de la première quinzaine de décembre, avec l’hôtel Drouot et la maison de ventes Christie’s, en partenariat avec des mécènes.
23 lots ont été vendus, avec des enchérisseurs provenant de 24 pays. Le tableau de Pierre Soulages (estimation 800.000/1.200.000 euros) a été acquis pour 1.400.000 euros. Une montre sur mesure « Les Cabinotiers » de Vacheron Constantin a atteint 280.000 euros. Un lot proposé par Cartier s’est écoulé pour 90.000 euros.
Quant à l’expérience « Joconde Mania », qui permettait d’assister à l’examen annuel de la Joconde hors de sa vitrine, dont l’estimation était entre 10.000 et 30.000 euros, elle a été acquise pour 80.000 euros.
« Les gains seront consacrés intégralement à des projets solidaires et éducatifs du musée », avait souligné le plus grand musée du monde.
Il s’agit de lancer pour l’automne 2021 le « Studio », nouvel espace aménagé de 1.150 m2 au sein du musée, où des ateliers doivent initier aux techniques des arts plastiques.
Plusieurs artistes avaient offert au Louvre leurs oeuvres, notamment à l’occasion des trente ans de la Pyramide, l’an dernier, et ce sont elles qui ont été mises en vente.
Le président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, s’est félicité que les mécènes « restent fidèles à l’appel de la solidarité et de l’éducation, pour un musée ouvert à tous, et notamment à la jeunesse et aux familles ».
De grandes maisons du luxe ont également participé, en concevant des lots: visites insolites, art et gastronomie, confection d’objets de luxe, etc.
Un communiqué intersyndical, titré « le musée fait son black friday », a critiqué cette vente: « il est étonnant qu’aucun crédit sur la subvention de l’Etat n’ait été trouvé, ni aucun mécène classique. Sinon pourquoi sous-traiter cette tâche à une maison de ventes aux enchères? »
C’est « faire encourir à la marque Louvre un maximum de risques réputationnels puisqu’on abandonne toute maîtrise de l’identité des tiers auxquels on vend les +expériences uniques », avait estimé l’intersyndicale.
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COMPAGNIE FINANCIERE RICHEMONT SA