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L’appellation signature de la maison Martell « l’or de Jean Martell », témoigne de l’ambition de prestige de cette entreprise de cognac. La longévité de sa notoriété depuis sa fondation en 1715 l’inscrit, de fait, dans la famille des maisons de luxe. Pourtant, c’est en promouvant l’art contemporain, que la maison Martell fait aujourd’hui parler d’elle. Ce double mouvement entre tradition d’une part et art le plus actuel d’autre part se trouve au cœur de l’exposition inaugurale de la Fondation.
Hermine
de Montmarin
Depuis son rachat par le groupe Pernod Ricard en 2001, la maison Martell renforce son association au domaine du luxe par l’élaboration d’une gamme de produits ultra-prestigieux. La création de Martell XO (assemblage prestigieux d’eaux-de-vie de Grande Champagne et des Borderies produit à partir de 2005) et Martell Création Grand Extra (assemblage de six eaux-de-vie différentes, conçu en 2009 et caractérisé par des notes d’agrumes, de cannelle et poivre en bouche) en sont des illustrations. De plus, grâce à son intégration en 2006 dans le Comité Colbert, cette maison fait maintenant rayonner l’art de vivre à la française à l’échelle internationale.
Parallèlement, l’entreprise tend à développer un nouveau secteur de production : l’art. En effet, au lendemain du tricentenaire de la maison, en 2016, cette société a lancé le projet d’une fondation artistique. Située dans une ancienne usine désaffectée au cœur de Cognac, la fondation Martell offre plus de trois mille deux cents mètres carrés dédiés à des expositions contemporaines et résidences d’artistes.
Ainsi, le développement de cette maison associée à la création de la fondation Martell questionne sur l’étroite collaboration entre le luxe et l’art au sein de cette unique entreprise.
À l’image du cognac qui est un produit rattaché au terroir, la fondation Martell s’attache à faire dialoguer au sein de l’établissement des artisans locaux avec des artistes et designers internationaux. La résidence croisée des souffleurs de verre régionaux Jean-Charles Miot et Laëtitia Andrighetto et de l’artiste textile bruxelloise Julie Krakowski, en est un exemple.
De même, la fondation organise ces résidences en quatre « ateliers du faire » dont certains renvoient à des savoir-faire liés à la production de cognac. Par exemple « l’atelier du bois » et « l’atelier du verre » ne sont pas sans écho aux savoir-faire de la tonnellerie et de la bouteillerie. Les ateliers artistiques de la fondation donnent ainsi une image plus innovante des matériaux qui environnent la distillerie du cognac.
Enfin au-delà de ce dialogue de matières, la promotion de l’art permet de renforcer l’image prestigieuse de la maison Martell en attirant un public plus large, collectionneurs et amateurs d’art et non seulement intéressés par le patrimoine des spiritueux. Intitulée Almanach, regards de designers sur les ressources du territoire des Charentes, l’actuelle exposition inaugurale de la fondation accompagne ainsi la visibilité de la maison Martell pourtant excentrée de Paris. De plus, en insistant à travers Almanach sur l’importance du circuit court, la maison Martell se positionne favorablement au sein du marché de l’art contemporain dont les acteurs sont de plus en plus sensibles aux thématiques écologiques et éco-responsables.