Le tribunal de commerce de Dijon a validé lundi une offre de reprise partielle de la Chocolaterie de Bourgogne, en redressement judiciaire depuis le 31 octobre, par l’espagnol Lacasa, qui maintient 65 emplois sur 185, selon la direction.
« C’est une bonne nouvelle pour la pérennité de la société, depuis le début nous souhaitions que ce soit un industriel » qui reprenne ce fleuron bourguignon, a déclaré à l’AFP la directrice générale de la Chocolaterie de Bourgogne, Céline Boidevezi.
« Il y a beaucoup de licenciements mais on repart de loin, on a perdu beaucoup de contrats depuis un an et le repreneur a porté à trois ans, contre un an habituellement, la clause de priorité d’embauche » pour les salariés licenciés, a-t-elle ajouté.
Le groupe espagnol Lacasa, qui reprend l’usine bourguignonne pour 500.000 euros, est un industriel du secteur, fabriquant du chocolat et des confiseries dans quatre usines en Espagne et une au Portugal. Il emploie quelque 700 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 150 millions d’euros.
En difficulté depuis plusieurs années, la chocolaterie de Bourgogne a vu son chiffre d’affaires chuter de 48 millions d’euros en 2016 à 30 M EUR en 2017 et la prévision pour 2018 est de 15 M EUR.
Mi-2016, la chocolaterie avait été frappée de plein fouet par le dépôt de bilan de son fournisseur de cacao. Un plan de refinancement avait été mis en place à l’été 2017 mais beaucoup de clients étaient déjà partis, faute d’être livrés dans les temps, selon Mme Boidevezi.
La décision du tribunal, initialement prévue en décembre, a été reportée à plusieurs reprises, notamment pour laisser le temps au repreneur potentiel d’améliorer son offre. Il proposait au départ de reprendre 43 salariés.
Site historique de fabrication des escargots de Bourgogne en chocolat Lanvin, lancés dans les années 1930, l’usine a connu une histoire mouvementée depuis la fin du XXe siècle.
Reprise à la fin des années 80 par Nestlé qui y fabriquera ses barres « Lion », elle passe dans les années 2000 entre les mains du groupe suisse Barry Callebaut, numéro un mondial du cacao et des préparations à base de chocolat, puis d’un groupe d’investisseurs.
En 2015, elle est placée en redressement judiciaire, avant d’être reprise par les fonds d’investissement néerlandais Varova et Nimbus, entre autres.
L’entreprise, à l’arrêt depuis la semaine dernière, commercialise son propre chocolat « Prestige de Bourgogne » et produit également pour de grandes marques et des enseignes de la grande distribution.
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NESTLE
BARRY CALLEBAUT