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Deux marques italiennes, Versace et Furla, ont annoncé qu’elles n’utiliseraient plus de fourrure animale, venant allonger la liste des griffes à prendre un tel engagement.
« La fourrure ? Je n’en veux pas », a affirmé Donatella Versace dans un entretien accordé au magazine britannique The Economist’s 1843 publié mercredi.
« Je ne veux pas tuer des animaux pour faire de la mode ». « Cela ne me semble pas bien », a ajouté la soeur du fondateur de la maison milanaise, dont elle est directrice artistique.
Le magazine souligne qu’il s’agit d’une « volte-face » de la griffe: son site appelait encore mercredi ses clients à acheter « des manteaux ornés de fourrures qui font tourner les têtes ».
Versace avait dans le passé refusé de rejoindre d’autres marques comme Armani, Calvin Klein, Hugo Boss, Ralph Lauren, Michael Kors ou encore Gucci qui ont déjà banni l’utilisation de la fourrure.
La maison de couture avait été vivement critiquée par les associations de défense des animaux pour son utilisation de fourrures animales, comme le vison ou de chien viverrin, selon la Humane Society International (HSI) qui fait campagne pour la fin complète du commerce de la fourrure.
« Versace est une marque de grande influence qui symbolise les excès du glamour, et sa décision d’arrêter l’utilisation de la fourrure montre que la mode compassion n’a jamais été aussi tendance », a estimé Claire Bass, directrice de HSI en Grande-Bretagne.
La Fédération internationale de la fourrure s’est, elle, dite « déçue ». Selon elle, « la majorité des grands couturiers vont continuer à travailler la fourrure car ils savent que c’est un produit naturel qui est produit de manière responsable ».
L’annonce de Versace a quasiment coïncidé avec celle du maroquinier italien Furla qui a indiqué jeudi qu’il abandonnerait la fourrure animale à partir de novembre 2018.
« La décision de bannir progressivement des collections l’usage de la fourrure animale est un projet qui confirme l’intérêt croissant de la marque vis-à-vis de l’environnement, avec une attention particulière au monde animal, auquel Furla est très sensible », affirme la marque dans un communiqué. « La décision en outre répond à la recherche croissante de produits éthiques de la part d’un consommateur toujours plus conscient et attentif à ces problématiques », explique le PDG de Furla, Alberto Camerlengo.
La griffe, dont la maroquinerie comporte parfois des touches de fourrure, a également lancé une campagne sur les réseaux sociaux avec le mot-clé #furlafurfree (Furla sans fourrure).
Cette décision a été saluée par l’association de défense des animaux PETA, qui « se réjouit de voir Furla grossir les rangs des marques de luxe qui ont compris qu’utiliser de la fourrure leur donne un air dépassé ». « Les temps changent et il est désormais évident que l’avenir de la mode est vegan: grâce aux innovations de ces dernières années, il existe aujourd’hui de plus en plus de matières écologiques, durables et sans cruauté », estime l’ONG.
jj-cco-alm/fmi/pb
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