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Près de quatre Français sur dix (37%) ont acquis un produit de contrefaçon sans le savoir au moment de leur achat, selon un sondage réalisé par l’institut Ifop pour l’Union des fabricants (Unifab) publié mercredi.
La proportion d’acheteurs trompés est plus élevée (43%) pour les jeunes de 15 à 18 ans, indique l’étude, présentée à l’occasion de la journée mondiale anti-contrefaçon.
L’Unifab « appelle donc les consommateurs à être vigilants lors de leurs achats, notamment sur internet, nouveau canal de distribution de la contrefaçon », dans un communiqué.
« Dans le travail de la lutte anti-contrefaçon, un des axes importants est de faire prendre conscience au consommateur des enjeux », a dit à l’AFP le président de l’Unifab, Christian Peugeot.
« Nous renforçons cet axe en permanence parce que c’est tout de même le consommateur, s’il est conscient des enjeux et des risques qu’il prend, qui va aider à faire en sorte que la contrefaçon soit gênée dans son développement », a-t-il ajouté.
Le sondage révèle que « 37% des Français (de 15 ans et plus) ont déjà volontairement acheté de la contrefaçon », en particulier des vêtements, de la maroquinerie et des parfums.
L’association relève en outre que 71% des 15-18 ans affirment écouter ou regarder en streaming des produits culturels « sans se préoccuper du cadre légal » (41% pour l’ensemble des sondés).
La notion de contrefaçon « n’est pas toujours très claire dans l’esprit du consommateur », a expliqué le président de l’Unifab.
Certaines contrefaçons « vont apparaître comme un vrai problème: les produits de mauvaise qualité, dangereux », mais « d’autres types de contrefaçon, comme le téléchargement illégal, paraissent plus indolores et plus inoffensifs », a-t-il analysé.
M. Peugeot a estimé que, dans l’action contre la lutte anti-contrefaçon, les associations de consommateurs « auraient logiquement un rôle d’alerte » à jouer.
Une très large majorité des personnes interrogées (78%) considèrent qu’il est « dangereux » d’acheter des contrefaçons, mais presque autant constatent que c’est « facile » (75%).
« La consommation de faux produits constitue une réelle menace sociale et sanitaire car elle s’immisce sans bruit dans le quotidien de tous », affirme l’Unifab.
Interrogés sur leur connaissance des produits contrefaits, les Français placent en premier la maroquinerie et les accessoires (96%), suivis de l’horlogerie (94%), des parfums (94%) et des articles de sport (94%).
Mais le directeur général des Douanes, Rodolphe Gintz, rappelle que la contrefaçon aujourd’hui ce sont avant tout « des médicaments, des produits de consommation courante » comme des shampoings, du dentifrice ou même du café, « et des produits industriels », et que les produits de luxe n’en sont qu’une petite partie.
« C’est un préjudice qui se chiffre en milliards d’euros, et en dizaines de milliers d’emplois », a-t-il souligné à l’AFP. En 2017, les douanes françaises ont saisi 8,4 millions d’articles de contrefaçon.
« C’est de la responsabilité de tout le monde », a insisté le patron des Douanes, en rappelant que si un consommateur est pris en possession d’un produit contrefait, il risque la confiscation de la marchandise et une pénalité qui correspond à l’équivalent de la valeur du produit authentique.
Le sondage de l’Ifop a été réalisé en ligne du 11 au 17 avril derniers auprès d’un échantillon national représentatif de 1.001 personnes âgées de 15 ans et plus, et un échantillon de 300 personnes pour les 15-18 ans.