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Le fabricant italien de voitures de luxe Ferrari a confirmé lundi ses objectifs pour 2018 après avoir doublé son bénéfice net au troisième trimestre, mais son chiffre d’affaires a déçu.
Le bénéfice net a atteint 287 millions d’euros, contre 141 millions un an plus tôt, largement au-dessus des attentes. Selon le consensus réalisé par Factset Estimates, les analystes tablaient en moyenne sur 208 millions.
Le groupe a souligné qu’il se dirigeait « vers une autre grande année ».
« Nous avons eu un trimestre solide, en ligne avec nos attentes et sur la voie juste pour atteindre les objectifs 2018 », a affirmé le patron de Ferrari, Louis Camilleri, lors d’une conférence avec les analystes.
Il a reconnu que le trimestre avait « été influencé positivement par la Patent Box.
Le groupe a bénéficié, pour un montant de 141 millions d’euros, de la mise en oeuvre rétroactive pour la période 2015-2017, de la « Patent Box », un régime fiscal qui accorde des réductions d’impôts aux entreprises générant des revenus provenant de l’utilisation de brevets ou d’innovations protégés.
Le chiffre d’affaires de Ferrari a néanmoins progressé de seulement 0,3% sur la période, à 838 millions d’euros, un résultat inférieur aux attentes (871 millions), en raison de la baisse de 20% des ventes de moteurs.
A taux de change constant, la hausse du chiffre d’affaires atteint 2,2%, a précisé Ferrari.
« Nous avons un portefeuille solide de commandes dans toutes les régions et pour tous les modèles », ce qui permet au groupe de « regarder le futur positivement », a assuré M. Camilleri.
Alors que les investisseurs s’attendaient à un relèvement de certains objectifs pour 2018 et à une accélération des ventes au troisième trimestre, le titre Ferrari a fini en recul de 1,06% à 103,15 euros à la Bourse de Milan, dans un marché en baisse de 0,56%.
La célèbre marque au cheval cabré a livré sur le trimestre 2.262 bolides, un chiffre en hausse de 10,6% par rapport à la même période de 2017.
L’Europe-Moyen-Orient-Afrique reste son principal marché, avec 1.005 véhicules remis, suivi de l’Amérique (770 bolides). Les livraisons ont augmenté de 6,6% dans la région Chine-Hong Kong-Taïwan, à 162 véhicules, et de 27,5% dans le reste de l’Asie, à 325 unités.
Parmi les autres indicateurs, sa dette nette industrielle a atteint 372 millions d’euros, en recul de 100 millions sur trois mois.
Pour 2018, le groupe a confirmé tabler sur un chiffre d’affaires supérieur à 3,4 milliards d’euros, avec plus de 9.000 véhicules livrés. Il vise aussi un bénéfice brut d’exploitation (Ebitda) ajusté égal ou supérieur à 1,1 milliard d’euros et une dette nette industrielle inférieure à 350 millions.
Le 18 septembre, lors de la présentation de son nouveau plan stratégique 2018-2022, Ferrari a annoncé sa volonté de mettre un coup d’accélérateur sur l’hybride, tout en misant sur des séries spéciales, dont un nouveau concept baptisé « Icona » (Icône), pour doper ses bénéfices d’ici à 2022.
Le groupe entend faire passer son Ebitda ajusté à 1,8 ou 2 milliards d’euros.
M. Camilleri a pris les rênes du groupe le 21 juillet après la brusque dégradation de l’état de santé de son emblématique patron Sergio Marchionne, décédé quelques jours plus tard.
cco/tho
FERRARI NV