Les huit plus gros producteurs de diamants au monde investiront quelque 60 millions d’euros en 2019 pour promouvoir le caractère « unique » et « réel » du diamant, alors que les pierres de synthèse commencent à se faire une place en joaillerie.
En 2015, ces groupes miniers (De Beers, Alrosa, Rio Tinto) qui représentent 75% de la production mondiale, ont lancé leur association, DPA, pour promouvoir le caractère « authentique » du diamant naturel.
« Nous voulons mettre en avant la naturalité du diamant, et aussi le déritualiser , surtout chez les jeunes qui l’associent plus à la vie de leurs parents, au mariage ou aux fiançailles », a résumé mardi Jean-Marc Lieberherr, président de l’association, lors d’un point presse à Paris.
Il a indiqué que 60 millions d’euros avaient été consacrés en 2018 à des campagnes de publicité et d’information et que le même montant y serait également dédié en 2019 par l’association.
Ces grands producteurs craignent « un déficit d’image et de pertinence » du diamant « notamment chez les +Millennials+ », d’autant que « derrière est arrivé le diamant synthétique. Il faut différencier notre produit », résume M. Lieberherr.
Les diamants artificiels « ont les mêmes caractéristiques physiques et chimiques qu’un diamant naturel. Ils sont utilisés dans l’industrie depuis les années 1950, mais cela fait cinq ans qu’ils sont utilisés dans l’industrie joaillière. A l’oeil nu, si la pierre est de bonne qualité, on ne fait pas la distinction », souligne-t-il.
La production de diamants de synthèse est estimée à 3 à 4 millions de carats, contre 150 millions de carats pour les diamants naturels.
Il faut quelques semaines pour produire une pierre artificielle, alors qu’un diamant est âgé d’un à trois milliards d’années. En termes de prix, les synthétiques sont vendus à 800 dollars le carat, contre quelque 7.000 pour un diamant naturel, selon la DPA.
L’association revendique également « un impact environnemental très contrôlé » sur ses sites d’extraction et souligne que « la surface totale utilisée par nos mines correspond à 40% de la surface de l’île de Manhattan, et aucun produit chimique n’est utilisé ».
Pour Jean-Marc Lieberherr, « les revendications écologiques » de l’industrie du diamant de synthèse « ne sont pas justifiées: pour un diamant naturel, l’émission est de 200 kilos de CO2 pour un carat, alors que sur certains types de diamants de synthèse on est autour de 280 kilos de CO2 », affirme-t-il.
Le diamant de synthèse pourrait cependant profiter de la baisse de production de pierres naturelles qui se profile: deux tiers des diamants extraits aujourd’hui proviennent de mines en activité depuis plus de 30 ans, et « aucune mine significative n’a été découverte depuis 20 ans ».
kd/tq/LyS
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ALROSA