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Après des implantations en Ethiopie et au Rwanda, Helen Hai a décidé d’installer une nouvelle usine, cette fois au Sénégal.
La dirigeante de C&H Garments a quelque peu surpris le milieu de la confection par ce choix, l’Egypte, le Kenya ou l’Afrique du Sud étant plus souvent retenus par les fabricants souhaitant ouvrir des fabriques sur le continent. La Tunisie et le Maroc sont également toujours largement plébiscités, leur proximité avec l’Europe étant toujours un argument retenu par les maisons-mères.
Mais le Sénégal entend se développer d’un point de vue industriel, ce qu’a bien compris Helen Hai. L’état, peu corrompu en comparaison des pays voisins, et moins perturbé par l’islamisme qui s’est répandu dans la région, a largement investi dans de nouvelles infrastructures. Les réformes du président Macky Sall visent à transformer la société profondément agricole du pays en une contrée plus ouverte à la mondialisation.
La nation a pour avantage une tradition textile bien connue, qui se retrouve dans chaque quartier de Dakar. De petits ateliers de tailleur y témoignent d’un savoir-faire artisanal toujours apprécié. L’arrivée de plus grosses structures va permettre d’étendre le marché : le secteur pourrait à l’avenir devenir exportateur, après avoir longtemps uniquement satisfait la demande intérieure en vêtement.
Des centaines de futurs salariés sont ces temps-ci en formation près de l’usine C&H Garments, ouverte à Diamniadio. Des milliers de création d’emploi sont attendues, dans un pays qui pourrait voir d’autres acteurs, notamment asiatiques, décider de s’implanter. Le modèle à suivre, en l’espèce, demeure l’Ethiopie : les investissements étrangers dans l’industrie textile sont passés de 166 millions de dollars en 2014 à plus de 36 milliards en 2017. Preuve que la dynamique est là, et que le Sénégal, dont on loue actuellement la stabilité monétaire et le modèle fiscal, a plus d’un atout en main pour être à l’avenir un nouvel eldorado.