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Les exportations horlogères suisses ont grimpé de 6,3% en 2018 pour atteindre 21,2 milliards de francs suisses (18,6 milliards d’euros), selon les statistiques publiées mardi par la fédération horlogère suisse (FH), malgré un essoufflement sur la fin de l’année.
Après une nette reprise au premier semestre, les exportations de montres suisses ont achevé l’année sur une baisse de 2,8% en décembre, a indiqué la fédération horlogère suisse dans un communiqué, soit leur deuxième baisse mensuelle de l’année après un premier repli en septembre, a-t-elle précisé.
Sur le dernier mois de 2018, les exportations vers Hong Kong, le marché qui se pose comme la porte d’entrée en Asie pour les horlogers suisses, n’ont progressé que de 0,5% et se sont contractées de 10,1% vers la Chine, son troisième plus gros marché.
« Le Japon (-1,7%) a aussi montré des signes de tassement, après le pic de l’été », a détaillé la fédération horlogère dans le communiqué, tandis que l’Europe dans son ensemble s’est également inscrite en nette baisse, « pénalisée principalement par la France (-11,6%), l’Italie (-14,6%), l’Espagne (-10,1%) », a-t-elle quantifié.
Les exportations vers les Etats-Unis, le deuxième marché, ont en revanche grimpé de 7,9% en décembre.
Après deux années difficiles en 2015 et 2016, l’industrie horlogère suisse a renoué avec la croissance en 2017, en particulier grâce à la demande des consommateurs chinois. La reprise avait d’abord été graduelle, les exportations horlogères remontant de 2,7% en 2017, avant de connaître une nette accélération sur le début de l’année 2018.
Sur l’ensemble de l’année, les exportations vers Hong Kong, où les amateurs de montres chinois sont nombreux à venir faire leurs achats de produits de luxe, ont grimpé de 19,1% par rapport à l’année précédente. En Chine même, la progression s’est chiffrée à 11,7%, marquant toutefois une décélération par rapport au 18,8% de croissance enregistrée en 2017.
A 11H06 GMT, l’action Swatch Group, le numéro un mondial de l’horlogerie, chutait de 2,18% à 300,50 francs suisses, à contre-tendance du SMI, l’indice de valeurs phares de la Bourse suisse, en hausse de 0,59%. L’action Richemont, le numéro deux mondial du luxe, dont le portefeuille de marques englobe notamment les horlogers Piaget, IWC et Baume & Mercier, se repliait, elle, de 1,42% à 68,16 francs suisses.
L’industrie horlogère a connu un coup de frein « quasiment du jour au lendemain » depuis septembre, a noté Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich, dans un commentaire boursier, relevant que la décélération avait cette fois aussi touché les segments de prix élevés.
En décembre, les montres de plus de 3.000 francs suisses n’ont progressé que de 3,5% en nombre de pièces exportées et même reculé de 0,4% en valeur alors que ce segment du luxe, qui fait office de moteur de la croissance pour l’horlogerie suisse, avait encore grimpé respectivement de 11,4% en nombre de pièces, et de 8,4% en valeur, le mois précédent.
En Bourse, le secteur du luxe a été régulièrement au coeur de secousses depuis l’automne face aux inquiétudes des investisseurs quant aux possibles répercussions de la guerre commerciale sino-américaine sur les consommateurs chinois qui pèsent lourd dans la balance, notamment pour les achats de montres de prestige.
Pour l’heure, la Chine est encore une priorité pour les horlogers suisses, le potentiel de croissance y restant nettement plus élevé que sur d’autres marchés.
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COMPAGNIE FINANCIERE RICHEMONT SA