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Azzedine Alaïa au Palais Galliera
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Le Palais Galliera présente en ce moment une exposition intitulée Azzedine Alaïa, couturier collectionneur. Imaginée par Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, et Olivier Saillard, directeur de la Fondation Alaïa, assistés d’Alice Freudiger, elle réunit quelque 140 pièces de la collection constituée par le grand couturier franco-tunisien Alaïa.
Jamais montrée de son vivant, cette collection a débuté en 1968. À cette époque, le styliste visite la maison Balenciaga qui vient de fermer ses portes. Venu pour y choisir quelques textiles, il prend conscience du caractère éphémère des modèles inventés par Cristóbal Balenciaga et en acquiert plus d’une centaine réalisée entre 1930 et 1968. À partir de ce moment, il entreprend de collectionner les styles des couturiers mais aussi les documents (photographies, dessins, plans) témoignant de la vie des ateliers.
Souhaitant constituer un véritable patrimoine de la mode, Alaïa ne se limite pas aux créations de couturiers disparus mais collectionne également celles de ses contemporains. L’exposition montre ainsi des tenues de Jean-Paul Gaultier, John Galliano, Nicolas Ghesquière, Thierry Mugler ou encore Vivienne Westwood. Elle témoigne aussi de l’intérêt que le couturier portait à la création asiatique et plus encore à la créativité de ses homologues japonais : Rei Kawakubo, Issey Miyake, Junya Watanabe, Yohji Yamamoto.
De la naissance de la haute couture à la fin du XIXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine, il aura finalement réuni plus de 20 000 pièces témoignant de l’histoire de la mode la plus prestigieuse : Jeanne Lanvin, Paul Poiret, Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli, Christian Dior… Mais plus encore, de Paris à Tokyo, il aura confectionné un répertoire de formes ou, comme il le disait lui-même, un inventaire d’idées manifestées par les vêtements.
L’exposition, un peu sombre dans sa scénographie, se prolonge d’ailleurs dans les pièces illuminées du Musée d’Art Moderne de Paris qui, juste en face du Palais Galliera, présente trois costumes de Henri Matisse collectionnés par Alaïa. Conçues en 1919 pour le ballet de Serge Diaguilev « Le Chant du Rossignol », ces pièces sont à l’origine des papiers découpés, idée qui fit la renommée du peintre français.