|
![]() |
|
Du 20 février au 5 mars prochains, Christie’s deviendra le point de mire des amateurs d’art et d’IA. À New York, elle organise une vente aux enchères entièrement dédiée aux œuvres d’art générées par les outils d’intelligence artificielle. Une première au monde. Et ce choix n’est pas sans lien avec l’évolution de la relation entre monde de l’art et industrie du luxe.
Christie’s présente une vente d’œuvres d’art nées de l’IA
Depuis l’annonce de sa prochaine vente, Christie’s fait face à de nombreuses critiques. Et pour cause : les œuvres que la maison s’apprête à présenter à la vente sont nées grâce à l’IA.
N’y a-t-il aucun humain derrière ces créations ? Pas du tout : ce sont bien des artistes qui ont imaginé les œuvres qui constituent les vingt lots mis en vente. Toutefois, pour donner vie à leurs idées, ils ont utilisé des outils numériques et la puissance des algorithmes de l’IA.
La vente, qui dure jusqu’au 5 mars, compte présenter une grande variété d’œuvres. En effet, certaines œuvres seront bien physiques, à l’instar d’un robot peintre de presque 4 mètres de haut signé par l’artiste Alexander Reben. Mais d’autres œuvres sont purement digitales : les NFT (jetons non fongibles) représenteront le quart des œuvres mises en vente.
Augmented Intelligence : Christie’s se positionne en faveur de l’IA dans l’art
Cette vente baptisée « Augmented Intelligence » ne fait pas l’unanimité. Et plusieurs artistes ont déjà signé une lettre ouverte pour demander à la maison de ventes aux enchères de stopper son projet. D’après eux, les modèles d’entraînement de l’IA violent les lois sur la propriété intellectuelle.
Toutefois, Christie’s a choisi de maintenir sa vente. Et elle se positionne plus que jamais comme la maison de vente à la pointe en matière d’art généré par IA. En effet, dès 2018, Christie’s avait vendu sa première œuvre d’art créée avec l’aide de l’IA. La vente « Augmented Intelligence » est donc une nouvelle étape qui consolide un peu plus la place de Christie’s dans le domaine de l’art digitalisé.
IA et création : un questionnement commun entre art et luxe
Si l’IA s’invite chez Christie’s, c’est aussi parce que la maison de ventes aux enchères doit composer avec l’intérêt croissant des collectionneurs. Et à mesure que les artistes investissent dans les outils digitaux, l’IA s’affirme comme un terrain d’expression à part entière.
La même mutation s’observe dans l’industrie du luxe. Et à l’heure où les consommateurs recherchent plus de créativité, leur intérêt pour l’IA et sa création sans limite se renforce. Un intérêt que les maisons de luxe ont commencé à saisir à travers divers projets. L’année dernière, Balenciaga avait ainsi redonné vie à ses modèles d’archives grâce à l’IA. D’autres marques, comme Johnnie Walker, utilisent l’IA pour proposer une expérience créative inédite, axée sur la personnalisation des produits. D’autres initiatives, comme la campagne publicitaire d’Etro créée par l’IA, n’ont pas toujours convaincu le public.
Et la variété de ces exemples souligne qu’à défaut de trouver un consensus, l’IA favorise au moins la discussion autour des valeurs de la création. Une discussion qui capte l’intérêt de consommateurs en quête d’originalité. Et qui prouve que les marques de luxe et Christie’s ont réussi à se positionner sur un segment porteur de sens.