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En pleine crise du coronavirus, le secteur du luxe français peut plus que jamais compter sur un allié de poids. Le Comité Colbert, qui réunit de nombreuses maisons de prestige, se mobilise pour assurer le rayonnement du luxe français dans le monde. Soutien aux exportations, crise sanitaire, engagements RSE, essor du e-commerce, lutte contre la contrefaçon… En 2020, le Comité Colbert est sur tous les fronts et réfléchit déjà à l’après-coronavirus.
Le Comité Colbert, véritable think tank du luxe français
Le Comité Colbert a été créé en 1954, mais il est plus dynamique que jamais. Cette institution, qui vise à la promotion de l’industrie du luxe français dans le monde, a même pris du galon au fil des années. Non seulement le Comité Colbert rassemble 82 des plus grandes maisons du luxe français, mais il accueille aussi dans ses rangs seize institutions culturelles, et même six membres européens.
Depuis le début des années 2000, la mission du Comité Colbert a pris une dimension de plus en plus technique et cruciale. D’abord engagé dans la lutte contre les contrefaçons, le Comité Colbert s’est aussi intéressé très tôt aux problématiques de RSE. Il a de fait affirmé sa dimension de think tank du luxe français en s’engageant en faveur d’un luxe toujours plus responsable et connecté.
Bénédicte Epinay, nouvelle directrice générale
En mars dernier, le Comité Colbert a nommé sa nouvelle directrice générale, Bénédicte Epinay. Sous son impulsion, le Comité Colbert a remis à jour ses engagements RSE pour inspirer un luxe toujours plus responsable. D’après Bénédicte Epinay, plusieurs enjeux sont prioritaires « tels que les conditions d’emplois dans la chaîne d’approvisionnement, la valorisation et le maintien des savoir-faire dans les territoires, la préservation et la promotion de notre patrimoine culturel et la défense de la propriété intellectuelle ». Autant d’enjeux que la crise sanitaire actuelle ne doit pas faire perdre de vue.
Regagner la faveur du marché chinois
La Chine est un marché crucial pour le luxe français, et le Comité Colbert compte bien lancer une opération de reconquête. Il devait animer son Festival Colbert en fin d’année 2020. Un Festival placé sous le signe de la Chine puisque le Comité Colbert avait prévu d’inviter ses plus importants clients chinois à un événement exclusif.
Plutôt que d’annuler cette rencontre, le Comité Colbert prévoit de la décaler à avril 2021. L’événement sera entièrement digitalisé via la création sur WeChat d’une application dédiée. Elle proposera de nombreux contenus exclusifs et immersifs pour découvrir le patrimoine artisanal des maisons de luxe tricolores.
En parallèle, l’inauguration de l’exposition « La Chine et le Château de Versailles » (membre associé au Comité Colbert) aura lieu le même mois au musée du palais de la Cité Interdite de Pékin. Le président Emmanuel Macron fera le déplacement pour soutenir cette initiative. Pour promouvoir le Festival Colbert et l’exposition, une grande campagne médiatique sera lancée en ligne. L’objectif affiché par Bénédicte Epinay : « Sensibiliser les Millenials chinois au luxe français. »
Dialogue avec la Commission Européenne autour du numérique
Dans l’immédiat, l’autre grand projet du Comité Colbert concerne la future réglementation européenne sur le numérique. En Septembre dernier, le Comité Colbert a remis à la Commission Européenne ses recommandations dans le cadre d’une consultation. L’enjeu est de dessiner le contenu du futur Digital Services Act (DSA). La réglementation européenne, qui date du début des années 2000, est largement dépassée.
L’achat en ligne s’est démocratisé. Les GAFA pèsent de plus en plus lourd sur le luxe. Et la vente de contrefaçons est en plein boom. Les enjeux sont donc cruciaux. En janvier 2019, Elisabeth Ponsolle des Portes, la précédente déléguée générale du Comité Colbert, dressait un constat sans appel : « Le manque à gagner est estimé à 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France ».
Le Comité Colbert attend du futur DSA qu’il instaure un système de filtrage technique et automatisé sur les plateformes. Le but est de mieux lutter contre « la diffusion des contenus illicites ». Il souhaite que toutes les plateformes de vente en ligne soient soumises à la même réglementation. Il veut aussi que le DSA impose aux plateformes « le devoir d’information et de transparence vis-à-vis des consommateurs ». Enfin, le Comité Colbert insiste pour que le consommateur ait « la possibilité de se retourner contre le vendeur de la plateforme s’il a acheté un produit illicite en ligne ». Autant de nouveaux principes qui devraient aider à freiner la vente de contrefaçons de luxe.