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Aucune industrie n’est à l’abri de la contrefaçon… pas même la viticulture. On parle désormais de la tendance des fakewines pour désigner cette catégorie très spéciale de contrefaçons qui cherchent à imiter les bouteilles de vignobles renommés.
Médoc, Romanée-Conti, Cognac, Pomerol… Ils ont tous un point en commun : ce sont de très grands crus des terroirs bordelais et bourguignons. Ils ont aussi un second point en commun : ce sont les vins français les plus victimes de contrefaçons. Ces grands crus, véritables produits de luxe, sont copiés et vendus via des filières bien organisées qui vendent ces bouteilles en toute illégalité.
Même si en France, la filière de la contrefaçon de grands vins est, paradoxalement, très peu développée, ce n’est pas le cas à l’étranger. Les faussaires de vins les plus importants se trouvent à l’étranger, où ils ont mis en place des réseaux de distribution parallèles pour vendre leurs fakewines. L’année dernière, deux italiens et un russe ont été arrêtés et condamnés pour avoir vendu 400 bouteilles contrefaites de Romanée-Conti pour un montant total de 1,5 millions d’euros. Une somme dérisoire au regard de la plus vaste escroquerie de fakewines découverte à ce jour. Aux Etats-Unis, Rudy Kurniawan, un expert en vin, avait monté son propre laboratoire de contrefaçon de grands vins en Californie. Il a été arrêté et condamné en 2014 à dix ans de prison. Surnommé « doctor Conti », le faussaire était spécialisé dans les grands crus français qu’il vendait à des collectionneurs. La cour de New-York a estimé le préjudice total à un montant de 28 millions de dollars.
Afin de lutter contre les fakewines, l’interprofession des vins de Bordeaux et les douanes ont mis en place un nouvel accord. En juin dernier, ils ont décidé de mettre au point un dispositif de contrôle qui devrait remplacer la capsule CRD des cols de bouteilles. Dans les prochaines années, le nouveau dispositif sera installé sur les bouteilles sous la forme d’un sceau ; il contiendra toutes les informations de traçabilité sur l’origine et l’authenticité des vins. Certains vignobles mettent aussi en place leurs propres systèmes de garantie. C’est le cas du château de Pomerol qui a investi dans des hologrammes placés de manière aléatoire sur les étiquettes des bouteilles.