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La marque de lunette de luxe Garrett Leight est née en 2009 à Venice Beach, sous la patte du fils du designer Larry Leight de la marque Oliver Peoples. Elle a depuis su séduire des afficionados un peu partout dans le monde avec son image très californienne, savant mélange de vintage et de tendance, de sporty et de chic. Entretien avec Garrett Leight, créateur de la marque.
La marque de lunette de luxe Garrett Leight est née en 2009 à Venice Beach, sous la patte du fils du designer Larry Leight. Depuis, elle a su séduire des afficionados un peu partout dans le monde avec son image très californienne, savant mélange de vintage et de tendance, de sporty et de chic. Entretien avec Garrett Leight, créateur de la marque.
Les Carnets du luxe : Quelle est la genèse du projet Garrett Leight ?
Garrett Leight : J’ai ouvert ma première boutique, A. Kinney Court, à Venice Beach, ayant constaté qu’on n’y trouvait pas vraiment de magasin d’optique de qualité. A l’époque, rien de ce qui se passait dans l’univers de l’optique-lunetterie ne m’excitait trop, et je me suis rapidement rendu compte que je n’étais pas seul dans ce cas. Aussi, j’ai vu qu’il y avait une opportunité de créer quelque chose de neuf, qui parlerait à ma communauté et aux personnes de ma génération – aux personnes qui cherchaient une alternative à ce qu’offraient les grandes marques d’optique.
Les Carnets du luxe : Pourquoi avoir choisi de fabriquer à la fois des modèles de vue et les solaires ?
Garrett Leight : Je suis né dans une famille d’opticiens, et de ce fait j’ai toujours apprécié les lunettes qui sont à la fois belles et confortables. Vivant en Californie du sud, il était logique de produire également des lunettes de soleil. Ma vision comprenait ces deux aspects dès le départ, parce que si on est en mesure de produire des lunettes de qualité, on peut également produire de bonnes lunettes de soleil.
Les lunettes sont des accessoires uniques et j’ai été inspiré par leur faculté de changer la vie des personnes qui se rendaient dans ma boutique. Notre business repose sur notre travail avec les meilleurs opticiens, et je savais que je voulais aussi leur donner l’opportunité de travailler dans ces deux catégories, liées au mode de vie que ma marque incarne.
Les Carnets du luxe : Quels sont les grands classiques du design lunettier vintage américain qui vous ont inspirés ? Quelles sont les autres sources d’inspiration pour cette marque ?
Garrett Leight : Chaque nouvelle collection est influencée par le mode de vie authentique de la Californie du sud. Pour la collection actuelle, l’inspiration des silhouettes et des palettes de couleurs vient d’Hollywood et de deux de mes films favoris – American Gigolo et Scarface.
Mon travail avec mon père m’a également appris la richesse du passé. Au fil des années, il a collectionné des designs de toutes les époques, et continue d’y trouver de l’inspiration. Qu’il s’agisse de la forme de la lunette, de détails ou même du packaging, regarder dans le passé peut parfois éclairer l’avenir.
J’ai toujours été inspiré par l’idée que les lunettes sont un accessoire qui vous transforme, en plus d’être un outil médical – ce que les gens ont tendance à oublier. Nos designs sont nourris d’éléments contemporains et vintage à la fois, sans jamais sacrifier le confort.
Les Carnets du luxe : Où faites-vous fabriquer vos lunettes ? Quels matériaux utilisez-vous ?
Garrett Leight : Nos montures sont fabriquées à la main dans des usines chinoises sélectionnées pour leurs techniques de montage innovantes et leur savoir-faire. Pendant longtemps, le secteur hésitait à travailler avec la Chine car son secteur manufacturier souffrait d’une image négative. Je me suis dit que tous mes proches utilisaient des iPhones – un objet qui bénéficie d’un des designs les plus aboutis de notre époque. Aussi, je n’avais pas de doutes sur la possibilité d’y fabriquer des lunettes de qualité. Nous avons sélectionné les meilleurs ateliers, qui produisent non seulement des produits haut-de-gamme exceptionnels, mais qui sont également dirigés par des personnes bienveillantes, qui prennent soin de leurs employés, ce qui me tenait particulièrement à cœur.
En ce qui concerne les matériaux, nous nous adressons aux pays qui proposent la meilleure qualité – le Japon, l’Italie, la Chine…
Les Carnets du luxe : Pourquoi avoir choisi comme slogan la citation de Charles Bukowski « Some people never go crazy. What truly horrible lives they must lead » (certaines personnes ne perdent jamais la tête. Quelle vie horrible ils doivent mener) ?
Garrett Leight : Charles Bukowski est mon premier coup de cœur littéraire. Son écriture est si vraie, si tangible. Je n’avais jamais lu quoique ce soit d’aussi honnête. Si vous avez lu assez de Bukowski, vous apprenez à voir ce qui est vrai et ce qui a été embelli. Il m’a ouvert les yeux et m’a appris à être moi-même, sans me soucier de ce que les gens pensent.
Et son commentaire sur la folie m’a toujours parlé. Je ne pense pas qu’il faille le prendre au pied de la lettre. Il ne parle pas de folie clinique, mais de se laisser aller, être libre et vulnérable à la fois. Certaines personnes ne se laissent jamais aller – ce qui me parait horrible. Il faut être un peu fou de temps en temps pour savoir qui on est vraiment et ce qui nous rend heureux.
Les Carnets du luxe : Quelle est votre clientèle ?
Garrett Leight : Quand l’aventure GLCO a commencé, je voulais que les gens du quartier aient des lunettes confortables, qui correspondent à leur personnalité. Cela n’a pas changé, et cette approche se retrouve dans notre clientèle. Quand j’ai commencé à vendre mes modèles à l’étranger, j’ai pu toucher un public plus large – de jeunes gens qui apprécient les marques indépendantes. Ils aiment les designs classiques, sobres et se retrouvent dans le mode de vie californien que ma marque et mes montures incarnent.
Les Carnets : Quelles sont les prochaines étapes pour la marque Garrett Leight ?
Garrett Leight : Nous sommes très fiers de célébrer les 10 ans de la marque l’an prochain et avons tant de projets en cours. Je sais que nous devons rester fidèles à l’ADN de la marque à chaque étape de notre croissance. Je suis une personne très passionnée et je veux partager toute ma créativité avec nos clients. J’ai par exemple une seconde passion dans la vie : le golf. Aussi, nous venons de lancer une collaboration avec la marque Malbon Golf. Ce sport occupe une place de choix dans ma vie, et je voudrais davantage l’explorer.
L’idée de parler plus directement à nos clients – de leur raconter ma vraie histoire – m’inspire aussi beaucoup. J’ai une histoire riche et un point de vue unique, que j’ai hâte de pouvoir partager.