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Brune Poirson, la Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré à l’antenne de Sud Radio que l’industrie de la mode était la deuxième industrie la plus polluante au monde. Le Journal du Dimanche dans son « Vrai du faux » a mené l’enquête auprès de l’ONU. Et la réponse est « FAUX ».
L’industrie de la mode est régulièrement vouée aux gémonies car elle serait particulièrement polluante. La pratique de la fast-fashion (ou mode éphémère) est, à juste titre, pointée du doigt. Mais c’est aujourd’hui l’ensemble de l’industrie qui est dans le collimateur des politiques publiques. Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, déclarait récemment que le secteur de la mode était la deuxième industrie la plus polluante au monde après l’industrie pétrolière.
Or, d’après le Journal du Dimanche du 23 février, le fameux classement des industries polluantes serait en réalité « introuvable ». Pourtant, le journal britannique The Guardian ou des sites plus confidentiels comme One Green Planet relayeraient cette information. Le Journal du Dimanche a mené l’enquête et a contacté l’Alliance pour la mode durable, une branche de l’Organisation des Nations Unies. L’Alliance pour la mode durable n’a pas confirmé cette information.
D’après l’ONU, la créatrice de vêtements américaine et fondatrice de la marque de vêtements pour femmes Eileen Fisher aurait été la première à citer cette « information » en 2015. Elle l’aurait trouvée en visionnant un documentaire d’Andrew Morgan, réalisateur de The True Cost, s’étant lui-même inspiré d’une information qui proviendrait d’un audit réalisé par le cabinet de conseil Deloitte et relayé lors d’une conférence donnée à Copenhague. Deloitte n’a pas été en mesure de donner plus de précisions sur cet audit… Le très sérieux New York Times a par la suite interrogé en 2018 la designer Eileen Fisher en évoquant « la plus grande infox du monde de la mode ».
Pour autant, l’industrie du textile reste une industrie polluante dont les pratiques doivent être impérativement encadrées. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la filière serait la troisième industrie la plus gourmande en eau. Raison pour laquelle les grandes marques prennent de plus en plus d’engagements en faveur de pratiques plus écologiques.
On a pu voir dernièrement aux Oscars les stars participer à cette tendance de fond. Léa Seydoux, habillée par Louis Vuitton, était vêtue d’une robe blanche fabriquée en faille de soie bio écoresponsable, certifiée par l’organisme Red Carpet Green Dress. Car c’est aujourd’hui l’ensemble des marques de la mode et du luxe qui ont pris le pli. A l’image du groupe LVMH, engagé depuis 30 ans en faveur d’un développement durable de ses marques. Le leader du luxe a passé un partenariat avec l’UNESCO ainsi qu’avec la styliste Stella Mc Cartney, figure de proue du combat contre l’exploitation animale.