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Nouveau rebondissement dans l’affaire Kering : alors que le groupe de luxe fait l’objet d’une enquête en Italie pour des soupçons de fraude fiscale, la justice suisse vient également de lancer sa propre enquête. La marque Gucci, basée en Italie et propriété de Kering, est particulièrement visée par cette nouvelle phase de l’enquête.
L’affaire de fraude fiscale présumée concernant Kering, le groupe de luxe français, est en train de prendre une dimension européenne. Mercredi matin, le ministère public de la Confédération suisse (MPC) a officiellement annoncé qu’il avait ouvert une procédure pénale contre Gucci, l’une des principales marques détenues par le groupe Kering. Cette procédure pénale est en lien avec l’enquête lancée par la justice italienne, plus tôt au mois de mars. D’après des documents rendus publics par le site d’information Mediapart, le montage financier pour l’évasion fiscale de Kering concernerait non seulement l’Italie, mais aussi la Suisse et le Royaume-Uni. Le parquet de Milan, en charge de l’affaire, a donc fait une demande d’entraide judiciaire auprès de la justice Suisse pour élargir son enquête sur Gucci.
Mais le travail du MPC sur le dossier ne s’arrête pas là. Dans un communiqué publié mercredi matin, il précise que « Le MPC a également ouvert une procédure pénale sur des soupçons notamment de blanchiment d’argent et de falsification de documents. La procédure a été ouverte contre X. »
L’enquête suisse va notamment s’intéresser à Luxury Goods International (LGI), la plateforme de distribution et de logistique de Kering. L’entreprise est située en Suisse, et elle gère la plupart des marques de luxe du groupe Kering. La justice italienne soupçonne que c’est par le biais de cette entreprise que le groupe a facturé une part importante de ses gains entre 2002 et 2017, afin de les soustraire à l’impôt en Italie. D’après les premiers éléments de l’enquête, Gucci aurait soustrait 1,3 milliards d’euros au fisc italien grâce à un montage financier passant par la Suisse.
Du côté de Kering, le groupe a déjà fait savoir par communiqué de presse que sa situation financière était en ordre : « le groupe s’acquitte en Suisse des impôts dus, en conformité avec la loi et le statut fiscal de la société. »