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Les métiers d’art se rassemblent dans un nouvel établissement public. Le projet de rapprochement entre le Mobilier national et la Cité de la céramique Sèvres & Limoges voit enfin le jour. Il a été officiellement présenté le 15 janvier dernier par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Cette dernière a également défini les axes de mission de ces nouvelles Manufactures nationales. Ce nouveau pôle concentrera de nombreux métiers d’art qui assurent le rayonnement du savoir-faire français à l’international.
Les Manufactures nationales – Mobilier national & Sèvres
Le projet était porté depuis 2023, dans la continuité de la stratégie nationale en faveur des métiers d’art. Et il concrétise un effort gigantesque autour de la préservation du savoir-faire des métiers d’excellence. Depuis le 1e janvier dernier, le Mobilier national et les manufactures de Sèvres et Limoges font donc partie d’un même établissement : les Manufactures nationales.
Jusqu’ici indépendantes, les deux entités vont désormais travailler en synergie. Au total, ce sont 650 agents qui vont œuvrer de concert pour l’entretien des collections françaises. Et pas moins de 53 métiers d’art différents qui vont poursuivre leur travail dans les manufactures et ateliers.
Hervé Lemoine, le président des Manufactures nationales, assure que l’objectif est de faire de ce nouvel établissement l’un des acteurs principaux d’une politique publique en faveur des métiers d’art. Il met notamment l’accent sur la formation. Pour y parvenir, il pourra compter sur un budget global de 51 millions d’euros. Le ministère de la Culture a notamment prévu une enveloppe de 1 million d’euros pour l’investissement.
Une mission bien définie en faveur du savoir-faire made in France
« Unique au monde, ce pôle jouera un rôle central dans la promotion des métiers d’art « assure le ministère de la Culture. « Consacré aux métiers d’art, aux arts décoratifs et au design, il marie patrimoine et création ».
L’action reposera sur 5 axes prioritaires : former de nouveaux artisans ; innover dans le domaine du mobilier, des arts textiles et des arts du feu ; encourager la création ; soutenir un écosystème fragile sur tous les territoires ; valoriser le patrimoine et accueillir les publics. Et bien sûr faire rayonner les musées et manufactures sur la scène internationale.
Métiers d’art et RSE
Les nouvelles Manufactures nationales sont aussi l’occasion de faire entrer un peu plus les problématiques RSE dans le paysage du savoir-faire. En effet, elles vont intégrer un Laboratoire des pratiques durables afin d’accélérer la transition écologique des métiers d’art. Ce projet bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller.
Hervé Lemoine a souligné l’intérêt stratégique de faire évoluer les pratiques des métiers d’exception. « L’objectif de ce programme est de trouver des solutions pour Sèvres et le Mobilier national. Mais nous appartenons au service public et l’idée est d’en faire bénéficier le plus grand nombre. ». En jeu ? Trouver des alternatives écologiques aux vernis des menuisiers ou aux pigments chimiques pour la céramique. Comme le résume Hervé Lemoine : « Les manufactures d’État se doivent d’être exemplaires dans les modes de production ».