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L’Institut pour les Savoir-Faire Français a mené une étude soutenue entre autres par le Comité Colbert et le Ministère de la Culture. Son sujet ? Mesurer le poids économique des entreprises des métiers d’art et du savoir-faire d’exception dans l’économie française. Les résultats viennent d’être publiés, début décembre. Il en ressort que ces métiers sont plus que jamais d’actualité pour le dynamisme économique de l’Hexagone.
Les métiers d’art, un enjeu bien actuel pour l’économie française
L’édito du rapport final annonce la couleur. « Il est temps de changer de regard : les métiers d’art et les savoir-faire d’exception sont des métiers du présent et non une relique du passé appartenant à un folklore dépassé. Ils incarnent un pilier essentiel de notre économie et de notre société, un trésor qui relie tradition et avenir. Pourtant, ils restent trop souvent invisibles, ou marginalisés. »
C’est pour lutter contre cette marginalisation que la nouvelle étude s’intéresse à l’impact des métiers d’art sur l’économie française. Quel est vraiment l’enjeu derrière le savoir-faire des métiers d’art ? On sait que les maisons de luxe investissent dans la formation à ces métiers. Et qu’elles peinent à recruter assez de talents pour assurer la pérennité de leur activité. Mais à quel point l’économie française dépend-elle de ces compétences métiers héritées d’un autre temps ?
Un bilan chiffré positif
Des chiffres, il n’en manque pas dans l’étude. Et pour cause : les analystes ont effectué un travail collaboratif rigoureux. Il en ressort que 234 000 entreprises enregistrent à elles seules un chiffre d’affaires de 68 milliards d’euros. À titre de comparaison, l’industrie pharmaceutique ne pèse que 62 milliards d’euros en France en 2022.
Les chiffres présentés par l’étude permettent aussi de mettre en lumière les résultats des grandes campagnes de recrutement. En effet, les métiers d’art peuvent se targuer d’assurer la formation de jeunes talents. Ainsi, 38% des salariés qui détiennent un savoir-faire d’exception ont moins de 35 ans.
Autre motif de satisfaction : les femmes trouvent leur place dans ce domaine d’activité. En effet, elles représentent désormais 55% des dirigeants d’entreprises des métiers d’art. Alors qu’elles ne sont que 32% à diriger des entreprises en France, tous domaines d’activités confondus.
Enfin, les métiers d’art parviennent à capter l’intérêt des adultes en reconversion, ce qui permet de renforcer la capacité de formation de nouveaux artisans.
La conclusion du rapport ? « Les efforts consentis par de nombreux acteurs pour valoriser ces métiers et ces savoir-faire auprès des différents publics portent leurs fruits et se doivent d’être poursuivis et soutenus. »
Transmission du savoir-faire : des points d’alerte demeurent
Si les métiers d’art peuvent se féliciter au global, il reste tout de même quelques points d’alerte. En effet, 63% des entreprises employeuses n’ont pas recours à l’apprentissage. Et certaines filières peinent à former de nouveaux artisans. En cause ? L’absence de diplôme ou de certification pour les savoir-faire concernés. Le rapport estime même qu’en l’absence de solution, le risque de disparition de certains savoir-faire est bien réel.