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La crise sanitaire a beau miner les résultats de l’industrie du luxe, LVMH s’en sort avec les honneurs. Le groupe tricolore affiche plus que jamais son ambition d’être une entreprise responsable.
Rachat de Tiffany par LVMH : l’UE autorise l’acquisition, encore incertaine
Alors que l’économie mondiale tourne au ralenti, LVMH peut se féliciter d’une bonne nouvelle. L’Union européenne vient de rendre un avis favorable sur l’acquisition de l’américain Tiffany. L’opération, annoncée il y a déjà plusieurs mois, devait se concrétiser par un rachat à 16 milliards de dollars. Entre-temps, la crise sanitaire a changé la donne. Le leader du luxe a annoncé, le 9 septembre dernier, qu’il était dans l’incapacité d’assurer le rachat de Tiffany en l’état. En cause ? La direction du joaillier américain a connu des difficultés de gestion pendant la crise.
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires Etrangères, a demandé au groupe de différer son rachat. D’après le ministre, le climat de tensions économiques entre les Etats-Unis et l’Europe pourrait entraîner des sanctions économiques de la part de Washington contre les produits de luxe français. Un climat peu propice pour un rachat sensible.
La question du rachat de Tiffany par LVMH sera réglée en janvier 2021, avec un procès qui se déroulera aux Etats-Unis. Dans l’intervalle, le groupe de luxe français continue d’avancer ses pions. Le feu vert accordé par l’Union européenne pour le rachat fait suite à l’autorisation délivrée par Taïwan fin septembre. LVMH devait obtenir dix autorisations antitrust pour valider son rachat de Tiffany. Il en a déjà neuf, et il ne lui reste qu’à attendre l’ultime validation de la Commission Européenne. Cette dernière devrait rendre son avis le 26 octobre au plus tard.
Rebond en bourse et résultats trimestriels meilleurs que prévus
Vendredi 16 octobre dernier, le groupe de luxe a enregistré sa meilleure séance à la bourse de Paris depuis mars 2020. Un résultat qui vient sanctionner les bons résultats trimestriels publiés par le groupe le jeudi 15 octobre. Alors qu’on prévoyait un recul des ventes de 12%, LVMH a vu ses ventes baisser de seulement 7%. Le chiffre d’affaires trimestriel atteint près de 12 milliards d’euros.
Les montres et la joaillerie ont enregistré une baisse de 14% des ventes. Les parfums et les cosmétiques ont chuté de 16%. Les vins et les spiritueux ont reculé de 3%. Mais la mode et la maroquinerie, portées notamment par les maisons Louis Vuitton et Christian Dior, affichent une progression de +12% de leurs ventes au cours du troisième trimestre 2020.
Un engagement sociétal au cœur de la stratégie de LVMH
En parallèle de ces bons résultats financiers, LVMH soigne sa politique RSE. En témoigne le recrutement d’Hélène Valade au poste de directrice Environnement. Pour cette spécialiste des questions environnementales, passée par l’institut Ifop avant de diriger le pôle Environnement du groupe Suez, les années qui viennent seront celles de tous les défis.
Hélène Valade a notamment la charge de piloter le projet LIFE 2020, qui fixe des objectifs communs aux marques du groupe. Il s’agit de réduire de 25% les émissions de CO2 du groupe, d’améliorer l’efficacité énergétique de 15%, de diminuer la consommation d’eau de 10% et la production de déchets de 10% également.
Interrogée par le magazine Forbes, Hélène Valade se veut confiante : « La maroquinerie, les parfums ont des liens forts avec les ressources naturelles. On doit être capables d’associer la qualité des produits de luxe à leur qualité environnementale. » Et l’enjeu est autant économique qu’écologique. D’après elle : « La jeune génération, il ne faut pas seulement la faire rêver pour la séduire. Elle demande à une marque d’avoir une utilité sociétale. Pour les consommateurs, la capacité d’une marque à être utile à la société est déterminante. »
LVMH : une entreprise renforcée au lendemain de la crise
Le groupe de luxe français sort renforcé de la crise du Covid-19. Non seulement le géant du luxe enregistre de solides résultats financiers, mais il a aussi participé à l’effort national. Le groupe a mobilisé ses équipes pour fabriquer du gel hydro-alcoolique à destination du personnel soignant. Il a aussi eu recours aux ateliers de ses maisons de luxe, telles que Vuitton et Dior, pour fabriquer 7 millions de masques non chirurgicaux et 3 millions de masques FFP2. Une démonstration de force de la part d’une entreprise plus déterminée que jamais à s’inscrire dans le tissu social du pays. Cocorico.