|
|
Le pianiste parisiano-libanais se produira le 18 septembre sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées. L’occasion de découvrir, ou redécouvrir, cet artiste aussi exigeant qu’engagé.
À vos agendas. Mélomanes, esthètes et humanistes de Paris et d’ailleurs ont rendez-vous, le 18 septembre prochain, pour un concert exceptionnel au Théâtre des Champs-Élysées. Sur scène : le pianiste et compositeur Omar Harfouch, qui interprétera plusieurs morceaux sélectionnés pour l’occasion. Un moment hors du temps en perspective, l’artiste d’origine libanaise étant, loin de l’image de jet-setter qui lui colle à la peau, réputé pour envouter son auditoire lors de chacune de ses prestations.
Le piano, un instrument au service d’un message
C’est qu’Omar Harfouch a le piano dans le sang. Né à la toute fin des années 1960 à Tripoli, le ressortissant libanais – mais résident français depuis plusieurs décennies – a, après avoir gagné le premier prix d’un prestigieux concours de piano, fait ses gammes en Union soviétique ; c’est aussi au sein de l’ex-URSS qu’il se formera aux relations internationales, en intégrant l’Académie diplomatique de Moscou. Avant de faire fortune en Ukraine, où il touchera à la radio et au mannequinat international.
Affuté par une formation musicale à la rigueur toute soviétique, le style d’Omar Harfouch s’affranchit volontiers des cadres, évoluant du classique au contemporain. Sans jamais se départir de cette virtuosité technique ni de cette profonde sensibilité émotionnelle qui signent chacune des performances du pianiste. Car davantage qu’une simple prouesse musicale, les compositions et concerts d’Omar Harfouch sont autant d’invitations à découvrir une personnalité, une histoire et un engagement sans faille en faveur de causes chères à l’artiste : le Liban, sa terre natale, et la condition des femmes.
Sur les scènes du monde entier
A l’image de son morceau Save a life, you save humanity, ou encore du Concerto pour la Paix interprété à diverses occasions, la musique d’Omar Harfouch est toujours mise au service d’un message de paix et de solidarité – par-delà les frontières. Une double casquette – musicale et engagée – qui a valu à l’artiste parisien de recevoir plusieurs prix, comme le CAEL Awards décerné à Dubaï en février dernier. Et de se produire sur les scènes du monde entier.
À la Commission européenne de Bruxelles ; au Sénat français, dans l’enceinte duquel Harfouch a rendu, en septembre 2020, un émouvant hommage aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth ; à l’Institut du monde arabe, où l’artiste a donné en février 2024 la première mondiale de son Concerto pour la paix ; à l’ONU à Genève, où il achèvera à l’automne prochain sa tournée ; à Béziers, où le pianiste s’est produit en mars dernier en compagnie de l’orchestre philharmonique Méditerranée et de la violoniste Anne Gravoin… : partout où il fait courir ses doigts sur les touches, Harfouch parvient à transcender les tensions de l’époque pour délivrer un message universel, de paix.
« Je reste persuadé que la musique peut transmettre la paix et peut même changer l’Histoire », confiait en mars dernier le pianiste au Journal du dimanche : « depuis que je suis tout petit, (la musique) est pour moi un refuge, une inspiration, une force. Je suis né au Liban, à Tripoli. Mon enfance a été marquée par la guerre civile. Depuis toujours, le piano est un ami cher, un protecteur. Au fil du temps, il est devenu mon moyen d’expression. J’ai trouvé à travers les mélodies que je compose, une façon de délivrer un message d’amour, de tolérance, de respect des différences ».
Quelques notes d’espoir
Un message aux antipodes de la situation vécue par les Libanais, qui subissent depuis plusieurs années les affres d’une crise faisant rage sur tous les fronts : économique, politique, démocratique – sans oublier les conséquences de l’explosion de 2020 ou celles de la guerre, larvée, avec le voisin israélien. C’est donc en véritable artisan de la paix et de la concorde que le pianiste se présentera, à la rentrée, devant son auditoire parisien. L’occasion, pour cet infatigable défenseur des droits humains, d’interpréter à nouveau son Concerto, accompagné d’autres compositions personnelles et de pièces classiques. Et de faire résonner, dans les travées du Théâtre des Champs-Élysées, quelques notes d’espoir, d’émotion et de solidarité pour les citoyens du monde entier.
Photo:
(c) Daniel Topic
Ce jeudi 5 septembre, la star hollywoodienne Kevin Costner a remis au compositeur Omar Harfouch le Best achievement for Peace Award en marge de la Mostra de Venise.