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L’industrie du luxe est actuellement portée par un rebond économique bienvenu. Après une année 2020 marquée par la crise, le luxe renoue avec la croissance. Une croissance résolument placée sous le signe de la mode durable. La filière textile, souvent pointée du doigt pour son empreinte carbone, n’a plus droit à l’erreur. La fast fashion a encore du mal à prendre le virage de la mode durable. Mais le luxe s’implique de plus en plus, à l’image des dernières initiatives de Gucci et LVMH.
Transition vers une mode durable : les efforts sont-ils payants ?
Depuis près d’une dizaine d’années maintenant, l’industrie de la mode s’est engagée en faveur de la transition écologique. Un engagement qui a mis du temps à se mettre en ordre de bataille, et les campagnes marketing ont parfois été plus rapides à se mettre en place que les solutions effectives. Dans le luxe, un environnement particulièrement scruté, les marques ont bien compris qu’elles n’avaient pas le droit à l’erreur. Investissement dans des textiles éco-responsables, issus du recyclage, abandon des fourrures animales… Mais où en est-on vraiment ?
En janvier dernier, un rapport publié par le Forum Economique Mondial n’a pas manqué de rappeler que la mode durable n’avait pas encore tenu ses promesses. Le rapport estimait que l’industrie de la mode générait chaque année environ 5% des émissions mondiales de CO2. Quelle est la part réelle du luxe dans ce pourcentage ? Le rapport ne le précise pas. On peut imaginer que le nombre de pièces produites par la fast fashion est largement responsable de ce chiffre. Il n’empêche qu’aucun chiffre plus précis ne permet de mesurer l’impact des efforts consentis par la filière luxe mondiale. Cette année, l’industrie du luxe a décidé de renforcer encore ses engagements en mettant la durabilité au cœur de sa stratégie de relance. La mode durable est donc plus proche que jamais de devenir une réalité dans le monde du luxe.
Gucci accompagne ses fournisseurs vers une mode plus durable
Faire de la mode durable une réalité passe d’abord par des investissements financiers. Et ces derniers sont difficiles à mobiliser à présent que la crise sanitaire a fragilisé l’économie de la mode. La maison Gucci vient donc d’annoncer un programme ambitieux. Elle va aider ses fournisseurs à investir pour financer la transition énergétique de leurs activités. Gucci a signé un accord avec Intesa Sanpaolo, une des principales banques italiennes. Tous les fournisseurs de Gucci seront éligibles à ce programme de financement vert. La seule contrainte : s’engager dans un projet pour une supply chain plus responsable grâce à des « pratiques durables et inclusives ».
Concrètement, les fournisseurs de Gucci auront un accès facilité à des emprunts pour leurs investissements. Et les termes des prêts seront particulièrement attractifs grâce à des taux d’intérêts limités. Ce coup de pouce financier de Gucci permettra aux entreprises de petite ou moyenne taille d’investir plus facilement pour répondre aux contraintes d’une mode durable.
Chez LVMH : la circularité créative
En avril dernier, le premier groupe de luxe au monde avait déjà fait sensation. LVMH avait lancé la plateforme Nona Source pour revaloriser les textiles inutilisés des réserves de ses maisons de mode. Depuis ce lancement, la plateforme assure la vente des tissus à des tarifs attractifs. La démarche vise notamment à aider les jeunes créateurs aux moyens limités.
Cette première initiative d’économie circulaire en faveur d’une mode durable vient d’être renforcée. Le 24 juin dernier, LVMH a annoncé la mise en place d’un partenariat avec Weturn. La Startup va recycler les invendus textiles des différentes maisons de LVMH. La particularité ? Elle va revaloriser les invendus qui arborent les cigles des marques, et sont donc protégés par la propriété intellectuelle. Invendus, chutes de confection et même rouleaux de tissus inutilisés… Le recyclage les transformera en nouveaux fils traçables et produits en Europe. Ces fils seront à leur tour revalorisés dans la production textile.