Les centres de formation des apprentis (CFA) gérés par les chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) doivent être financés à la même hauteur que ceux ouverts par des entreprises pour les contrats signés au 1er septembre, a exigé lundi le président de CMA France Bernard Stalter.
Il y a « sujet d’inquiétude: l’inégalité de traitement sur les contrats signés au 1er septembre », a affirmé M. Stalter lors d’une rencontre avec des journalistes.
Il a cité « Schneider Electric, qui va ouvrir un CFA à Grenoble » et « sera payé au 1er septembre 10.500 euros, alors qu’un CFA à Albi qui fait la même formation touchera 7.544 euros » par apprenti.
« Si LVMH fait signer un contrat d’apprentissage CAP maroquinerie à la rentrée, il va toucher 11.544 euros. Pour le même contrat à Lyon, le CFA de Lyon va toucher 6.000 euros », a poursuivi le président des Chambres de métiers.
L’organisation de l’apprentissage et son financement ont été profondément revus dans le cadre d’une réforme qui s’applique pleinement au 1er janvier 2020.
Les CFA, qui pourront être ouverts plus facilement notamment par des entreprises, ne seront plus financés par les régions mais par les branches professionnelles et en fonction du nombre de jeunes sous contrat.
Les nouveaux contrats qui seront signés à partir de janvier bénéficieront du même financement pour un métier donné, mais ceux signés avant cette date entre les CFA et les conseils régionaux relèvent encore d’une prise en charge sur la base de coûts publiés chaque année par les préfectures.
M. Stalter, qui soutient la réforme dans son ensemble, demande aujourd’hui que le nouveau barème, dont bénéficient déjà les entreprises, s’applique également aux 74.000 contrats d’apprentissage démarrant au 1er septembre au sein des 112 CFA relevant des Chambres des métiers.
Selon une lettre adressée M. Stalter, la ministre du Travail Muriel Pénicaud relève que CMA France a changé d’avis sur ce point et se félicite que « les chambres métiers souhaitent que la réforme s’applique plus rapidement que prévu, plébiscitant le nouveau système ».
« J’ai demandé à mes services d’évaluer l’impact financier de cette nouvelle demande », poursuit le courrier ministériel. Selon CMA France, il serait de l’ordre de 200 millions d’euros.
En attendant, M. Stalter a annoncé le boycott d’une visite prévue jeudi par Mme Pénicaud à Angers. « Je ne vais pas y aller parce que le matin même avant de visiter notre CFA d’artisanat, elle va inaugurer un centre de LVMH », a-t-il déclaré, jugeant que « c’est vraiment de la provocation ».
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SCHNEIDER ELECTRIC
LVMH – MOET HENNESSY LOUIS VUITTON