Citibank a déposé plainte lundi contre un fonds d’investissement qui refuse de reverser une partie des 900 millions de dollars transférés « par erreur », selon la banque américaine, à plusieurs créditeurs du fabricant de cosmétiques Revlon la semaine dernière.
L’établissement s’est rapidement rendu compte de sa bourde comptable, commise le 11 août, et a demandé aux bénéficiaires de bien vouloir rembourser les sommes reçues. Ce que certains n’ont pas daigné faire.
Brigade Capital Management notamment « a refusé de rendre sa part et a converti environ 175 millions de dollars pour son propre usage », déplore ainsi Citibank dans la plainte déposée lundi auprès d’un tribunal new-yorkais.
Le transfert était initialement destiné à payer les intérêts dus par Revlon à des créditeurs, une transaction gérée par Citibank.
Mais, selon la plainte, Brigade a estimé que la somme déboursée par erreur en raison de problèmes avec le système gérant les prêts, plus de 100 fois le montant du paiement prévu, servait à rembourser l’intégralité de son prêt à Revlon.
Or la société a encore trois ans pour rembourser ses dettes et n’a pas actuellement la trésorerie pour le faire, affirme Citibank dans sa plainte en soulignant que l’argent décaissé en trop venait de ses propres fonds.
De plus, Brigade « était bien conscient que pratiquement aucune entreprise, et encore moins une société en difficultés d’articles destinés aux consommateurs comme Revlon, effectuerait un remboursement anticipé aussi important tout en devant faire face aux conséquences financières majeures causées par la pandémie », note le document.
Brigade fait partie d’un groupe de créditeurs emmené par UMB Bank qui a déposé plainte contre Revlon le 12 août, au lendemain de « l’erreur » de Citibank, sur la façon dont le fabricant de cosmétiques avait restructuré sa dette.
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