Deux ans après son inauguration, la ligne de production de l’Alpine A110, modèle sportif aux ambitions +premium+ du groupe Renault, va voir ses cadences divisées par deux à Dieppe (Seine-Maritime), a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
La réduction de la production va entraîner le non renouvellement d’une centaine d’intérimaires, de source syndicale.
La production de l’Alpine A110, coupé sportif biplace, « va passer de 15 à 7 véhicules par jour à compter de janvier 2020 », a indiqué à l’AFP un porte-parole d’Alpine. « C’était attendu. Cet ajustement est en phase avec le plan de marche fixé », a-t-il affirmé, précisant que la production avait atteint cette année et l’an dernier « des pics à quasiment 25 véhicules par jour ».
« Le réservoir de clientèle du marché du coupé 2 places a tendance à se contracter », a expliqué ce porte-parole, tout en soulignant qu’il n’y avait « pas de menace sur la pérennité du site Alpine de Dieppe ».
Le personnel a été informé le 28 novembre, « c’est une annonce brutale à laquelle on ne s’attendait pas », a déclaré à l’AFP Christophe Real, secrétaire adjoint CGT du Comité social et économique de l’usine de Dieppe.
« Le marché du haut de gamme à deux places se porte mal et nous avons des difficultés commerciales », a-t-il estimé.
Selon ce représentant syndical, le nombre d’intérimaires employés va passer de 120 personnes, à seulement 20, soit 100 contrats non renouvelés. Contactée, la direction n’a pas confirmé ni commenté ce chiffre.
Hors statuts intérimaires, l’usine de Dieppe emploie environ 400 personnes. « Il y a des propositions de mobilité, sur la base du volontariat, vers les sites de Maubeuge, Sandouville et Flins », a indiqué M. Real.
La ligne de production de l’Alpine A110, présentée comme un symbole de renouveau du haut de gamme automobile français, avait été inaugurée en décembre 2017 par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et le patron de Renault de l’époque, Carlos Ghosn.
La renaissance d’Alpine, annoncée en 2012, a nécessité un investissement de 36 millions d’euros à Dieppe, berceau de la marque mythique créée en 1955 par un concessionnaire Renault, Jean Rédélé.
L’objectif affiché n’a jamais été de faire de gros volumes, mais d’effectuer une percée sur le segment « premium » à fortes marges. De nouveaux modèles sont prévus pour développer la gamme.
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