Evénément dans la mode: Balenciaga veut renouer avec le monde de la haute couture, annonce Demna Gvasalia, directeur artistique géorgien de la maison française dans Le Figaro lundi: « Nous venons de là, et nous y revenons après plus de cinquante ans ».
« J’y pensais depuis mon arrivée en 2015 chez Balenciaga, explique Demna Gvasalia. C’était, pour moi, une de mes missions en tant que designer de cette maison. Mais (…) d’autres choses étaient prioritaires dans la stratégie générale, consolider le prêt-à-porter, les accessoires (…) la construction d’une vision commercialement crédible ».
Le directeur artistique « trouve touchant que cette griffe qui a fermé à cause de la naissance du prêt-à-porter, puisse voir renaître sa haute couture grâce au succès de notre prêt-à-porter, ce qui était inenvisageable, il y a encore cinq ans ». « La maison, son fondateur le mérite », insiste-t-il.
Demna Gvasalia « reviendra aux origines de la maison avec, dès juillet prochain, une première collection haute couture », et rouvrira « les salons mythiques du 10, avenue George-V », ajoute Le Figaro.
Techniquement, l’appellation haute couture est délivrée par la fédération dédiée à cette activité après examen par une commission spécialisée. Les collections de haute couture sont présentées lors de défilés deux fois par an, en janvier et en juillet.
Cristobal Balenciaga, à 73 ans, avait fermé les portes de son studio en mai 1968, à la surprise générale, sur fond de mouvements sociaux en France et d’un essor du prêt-à-porter qu’il ne goûtait pas. La célèbre maison de couture, endormie, se réveillera avec le prêt-à-porter et la nomination du directeur artistique Nicolas Ghesquière en 1997. Lui succéderont Alexander Wang en 2012, puis Demna Gvasalia, qui s’était fait un nom avec des collections provocatrices aux forts messages politique et sociétaux.
La maison Balenciaga, fondée en 1917 par Cristobal Balenciaga, appartient depuis 2011 au groupe Kering.
Le PDG du groupe, François-Henri Pinault, voit dans le retour de Balenciaga à la haute couture « un moment historique pour la maison » qui « l’est tout autant pour Kering ». « Relancer cette activité en 2020, au sein d’une maison constamment à l’avant-garde (…) c’est une manière de continuer à repousser nos propres limites et à imaginer aujourd’hui un nouveau luxe pour demain », expose-t-il au Figaro.
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