Deux ans après le scandale des commentaires jugés racistes ayant entraîné son boycott en Chine, la maison italienne Dolce & Gabbana n’a pas encore récupéré tout le terrain perdu sur ce marché crucial pour le luxe, mais s’en approche, a déclaré mercredi Alfonso Dolce.
Les choses se passent « bien », « nous sommes en train de récupérer le terrain perdu avec cet imprévu, qui a renforcé de manière décisive la culture de l’entreprise, avec les voyages éducatifs réalisés par tout le management en Chine » pour mieux appréhender la culture de ce pays, a expliqué le directeur général de la marque.
« Nous ne sommes pas encore au niveau d’avant 2018, où nous avions une position très dominante -nous étions parmi les trois premières marques du secteur. Mais nous nous en rapprochons », a ajouté le frère du styliste Domenico Dolce, lors du 25e Sommet Pambianco sur la mode, retransmis en ligne.
La maison avait été plongée dans la tourmente en novembre 2018 après la diffusion par Dolce & Gabbana et surtout par Stefano Gabbana de vidéos et commentaires jugés racistes par les Chinois.
Les principaux sites chinois de commerce en ligne avaient décidé de boycotter la marque, un coup dur pour D&G, la Chine représentant alors 20% de son chiffre d’affaires annuel.
Les co-fondateurs de la maison Stefano Gabbana et Domenico Dolce avaient présenté rapidement leurs excuses « aux Chinois du monde entier », sans pouvoir néanmoins mettre un terme à ce boycott.
En début d’année, Alfonso Dolce avait indiqué que le groupe avait récupéré 50% du terrain perdu et visait une récupération totale à la fin 2020.
« En novembre 2018, la Chine valait 20% du chiffre d’affaires, soit 260 millions d’euros. Dans les mois suivant, nous en avons perdu 120, inutile de le nier. Mais désormais nous en avons récupéré 60 millions, soit la moitié, et le reste arrivera bientôt », avait-il déclaré en février dans un entretien au quotidien économique Il Sole 24 Ore.
En plus des difficultés liées à ce scandale, le troisième groupe de mode italien a été affecté cette année, comme tout le secteur, par la pandémie de coronavirus, qui a mis un coup d’arrêt au tourisme et entraîné la fermeture de boutiques au gré des mesures de confinement prises à travers le monde.