L’enseigne britannique Marks and Spencer s’attend à ce que son activité de vêtements pèse encore sur ses comptes après un mauvais premier semestre, contrastant avec des performances encourageantes dans l’alimentaire.
Le groupe, l’un des plus anciens distributeurs au Royaume-Uni, a publié mercredi dans un communiqué des résultats contrastés pour les six premiers mois de son exercice décalé, au moment où il mène une restructuration avec une centraine de magasins qui fermeront d’ici à 2022 afin de réagir à un environnment déprimé pour le commerce.
Entre avril et septembre, son bénéfice net a certes été doublé à 112,8 millions de livres (131 millions d’euros), mais ce bond s’explique principalement par des charges élevées enregistrées un an plus tôt en raison de son programme de transformation.
En revanche, son chiffre d’affaires a reculé de 2% à 4,86 milliards de livres, encore plombé par la division de vêtements et d’équipements domestiques dont les ventes ont chuté de 7,8%.
Ces activités sont le talon d’achille de Mark and Spencer, qui peine à se faire une place dans l’habillement face aux autres grandes marques comme H&M, Gap ou Zara.
Le groupe a enchaîné les déconvenues dans cette branche avec le départ précipité cet été de sa responsable Jill McDonald, contraignant le directeur général de M&S Steve Rowe à prendre lui-même les rênes de la division.
« Dans l’habillement et les équipements pour la maison, nous rattrapons le temps perdu. Nous n’en sommes qu’au début mais nous savons très bien quels problèmes nous devons régler », observe M. Rowe. Parmi les mesures prises, M&S tente d’améliorer la disponiblité de ces produits et d’être plus en phase avec sa clientèle familiale.
Le groupe observe d’ailleurs du mieux dans cette branche pour le mois d’octobre même s’il prévoit une marge brute en baisse et plus faible que prévu jusqu’à présent sur l’ensemble de l’exercice.
L’autre grande branche, l’alimentaire, a quant à elle vu ses ventes progresser de 1,2% sur le semestre, après des baisses de prix sur de nombreux produits lors de l’année écoulée.
Lors du semestre, le groupe a en outre bouclé l’acquisition de 50% des parts de l’activité de vente en ligne au Royaume-Uni du distributeur Ocado, ce qui doit lui permettre de passer à la vitesse supérieure dans la vente sur internet.
Le marché appréciait de son côté la publication et le titre, qui a été éjecté de l’indice vedette FTSE-100 en septembre, bondissait de 6,64% à 194,45 pence vers 08H20 à la Bourse de Londres.
Les résultats « sont un peu au-dessus des attentes et les ventes en octobre sont meilleures » mais le groupe « a encore beaucoup de chemin à faire », résume Neil Wilson, analyste chez Markets.com.