Les Galeries Lafayette ont proposé aux syndicats une « révision de l’accord sur le travail dominical » dans le magasin amiral du boulevard Haussmann à Paris, le groupe souhaitant notamment modifier les horaires d’ouverture après sa condamnation pour « violation » de l’accord, a-t-on appris vendredi.
« La direction souhaite faire un point d’étape avec les organisations syndicales et engager une négociation portant sur la révision de l’accord sur le travail dominical », indique une note signée de la responsable des ressources humaines des Galeries Lafayette Haussmann, datée de jeudi et dont l’AFP a obtenu copie.
Ce document précise que « la première réunion de négociations (…) se déroule le 1er mars » et détaille les points de l’accord que la direction entend modifier.
Elle propose ainsi de « prolonger les horaires d’ouverture des magasins afin d’améliorer l’accueil de la clientèle et de développer le chiffre d’affaires ».
Les Galeries Lafayette Haussmann sont ouvertes chaque dimanche de 11H00 à 19H00 depuis janvier 2017, conformément à l’accord conclu en mai 2016 avec la CFE-CGC et la CFTC.
Mais cette règle a été contournée, le fleuron du groupe laissant entrer ses clients jusqu’à 19H00, contraignant les salariés à travailler au-delà de cette heure.
Assigné en justice par le Syndicat du commerce indépendant et démocratique (SCID), le grand magasin parisien a été condamné le 8 février à « fermer au public le dimanche au plus tard à 19H00, sous astreinte de 3.000 euros par infraction constatée ».
« La direction se sert de cette condamnation pour enclencher une nouvelle négociation. Elle préfère ne pas respecter l’accord et en faire un nouveau pour dégrader encore les conditions de travail des salariés », a déclaré à l’AFP David Pereira, représentant du SCID, affirmant que les responsables du magasin « envisagent de fermer à 20H00 ».
Par ailleurs, la « révision » du texte porte aussi sur « le nombre de dimanches pouvant être réalisés par les salariés travaillant habituellement la semaine », actuellement limité à huit par an, et sur « les contreparties salariales », selon la note interne.
Contactée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire.
Elle affirme cependant dans le document que l’ouverture dominicale a eu « un impact positif sur les emplois, avec plus de 400 CDI créés » et a généré « un surplus de chiffre d’affaires », le dimanche étant « le troisième jour de la semaine » en termes de recettes.
Le nombre de candidats parmi les salariés travaillant en semaine est en outre jugé « très important », avec « 90% de volontaires dont 74% pour 8 dimanches » par an, toujours selon la direction.