La fréquentation des magasins pour le Boxing Day, jour férié au lendemain de Noël au Royaume-Uni, a subi sa plus forte chute en 10 ans, le temps pluvieux s’ajoutant à la crise traversée par le secteur face au commerce en ligne.
Selon des chiffres publiés jeudi en fin de journée par Springboard, la fréquentation des magasins de centre-ville et dans les centres commerciaux a reculé de 10,6% lors de cette journée traditionnellement réservée aux soldes.
Cette chute, calculée entre l’ouverture des commerces et la mi-journée, est la plus forte depuis 2010, selon ce cabinet de conseil spécialisé dans la distribution.
La fréquentation a souffert d’une pluie tenace jeudi en particulier à Londres, qui n’a fait que refroidir des Britanniques qui délaissent le commerce physique pour se tourner vers les achats en ligne.
Cette tendance a plongé le secteur dans une crise profonde, entraînant faillites ou restructurations de nombreuses enseignes, des dizaines de milliers de suppressions d’emplois et vidant certains centres-villes.
Le recul lors du Boxing Day « reflète les changements structurels dans la manière dont les consommateurs font leur achat en allant davantage sur internet », note Diane Wehrle, une responsable de Springboard.
Elle évoque en outre la hausse des dépenses observés lors du Black Friday en novembre, qui a pu pousser des Britanniques à réaliser leurs achats plus tôt, ou encore le fait qu’en raison du nombre de familles recomposées les célébrations de Noël se poursuivent bien souvent le 26.
« Au total, ces évolutions font que le Boxing Day est sans conteste moins important que par le passé », souligne-t-elle.
Les magasins haut de gamme semblent quant à eux immunisés, comme en témoigne la satisfaction des responsables de Selfridges, dont l’activité a été similaire à celle de l’an dernier, qui marquait pourtant un record.
Une étude du fournisseur de cartes bancaires Barclaycard, filiale de la banque britannique Barclays, montre que les Britanniques devraient avoir dépensé 3,7 milliards de livres lors du Boxing Day, soit 186 livres par personne.
Ce sondage, réalisé entre le 29 novembre et le 3 décembre auprès de 2.002 adultes britanniques, montre un nombre croissant de Britanniques disant compter réduire leurs achats afin de protéger davantage l’environnement.
La baisse de la fréquentation lors du Boxing Day intervient dans un contexte où la consommation des ménages a fait les frais ces derniers mois des incertitudes autour du Brexit, même si elle résiste bien mieux que les investissements des entreprises qui ont plongé.
Les Britanniques ont notamment bénéficié d’une hausse des salaires, qui progressent plus vite que l’inflation, augmentant d’autant le pouvoir d’achat.
Une étude du centre de recherche Resolution Foundation estime d’ailleurs vendredi que les salaires réels devraient en 2020 enfin dépasser leur niveau de 2008 et mettre un terme à une décennie marquée par l’austérité.
Ce cabinet s’attend néanmoins à un marché de l’emploi moins solide du fait du faible investissement des entreprises.