Le directeur financier du groupe français Kering a assuré mardi qu' »aucun montant » n’avait été « notifié » par le fisc italien dans l’enquête sur des soupçons d’évasion fiscale chez sa marque Gucci, qui n’en est qu’à un « stade préliminaire ».
La griffe italienne Gucci, fleuron de Kering, avait confirmé en décembre dernier que des perquisitions avaient été menées dans ses bureaux en Italie, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons d’évasion fiscale, pour des montants estimés par les médias de la Péninsule à 1,3 milliard d’euros.
Interrogé mardi lors de la conférence à Paris sur les résultats annuels de Kering, le directeur financier du groupe, Jean-Marc Duplaix, a affirmé que Gucci collaborait « pleinement avec les autorités fiscales italiennes, ce n’est pas une posture ou un discours officiel, c’est la réalité ».
« Il n’y a pas de nouveau développement à signaler depuis la perquisition, l’enquête est en cours, et je ne vais pas commenter le déroulement d’une enquête qui en est juste à son stade préliminaire. Les chiffres qui ont pu circuler relèvent de conjectures de la part de journalistes », a-t-il ajouté.
« Il n’y a aucun montant aujourd’hui qui a été notifié par l’administration fiscale italienne, qui en est au tout début de son enquête », a-t-il indiqué.
Selon le quotidien La Stampa notamment, le parquet de Milan soupçonne Gucci d’avoir pendant plusieurs années déclaré en Suisse des activités menées en Italie.
Il « n’y a pas d’éléments suffisamment tangibles pour provisionner de façon précise » dans les comptes du groupe le « risque » financier que représenterait un éventuel redressement, a assuré Jean-Marc Duplaix.
« En revanche, nous avons, comme chaque année voire plus que d’autres années, eu une approche prudente dans l’arrêté de notre position fiscale et dans l’appréciation de nos passifs fiscaux », a ajouté M. Duplaix.
Par ailleurs, « et ce n’est pas un discours nouveau, c’est une réflexion qui a a commencé depuis plus longtemps, nous avons commencé à réfléchir au modèle opérationnel du groupe (Gucci), et le tout avec des implications fiscales », a indiqué le directeur financier.
« Le modèle opérationnel de Gucci date d’il y a une quinzaine d’années » et est « construit sur une distribution (des produits) purement physique et qui ne tient pas compte des nouveaux enjeux de notre métier, à savoir par exemple le multi-canal », notamment les ventes en ligne, a-t-il ajouté.
« Comme nous l’avions déjà indiqué l’année dernière, nous attendons une progression très graduelle du taux d’impôts. Nous avons cette année un taux d’impôts courant de l’ordre de 23%; à moyen terme, une première étape serait d’avoir un taux d’impôt courant de 25% » chez Gucci, selon M. Duplaix.
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