Portée par une fréquentation touristique exceptionnelle, l’hôtellerie française a attiré en 2018 un montant d’investissements record de 1,4 milliard d’euros, en hausse de 50% sur un an, selon une étude qui avertit cependant des futures répercussions du Brexit.
« Après un ralentissement des investissements hôteliers en France en 2017 », l’année dernière « a été marquée par de nombreuses transactions significatives sur le territoire français », relève la 42e édition de l’étude annuelle du cabinet KPMG « L’industrie hôtelière française » publiée mardi.
Certaines transactions d’envergure ont gonflé le montant des investissements, comme le rachat de l’hôtel de luxe The Westin Paris-Vendôme – exploité par l’enseigne Marriott -, par le groupe britannique Henderson Park auprès du fonds souverain singapourien GIC pour 550 millions d’euros, une opération bouclée à l’automne 2018.
Des « éléments conjoncturels comme les conditions de financement favorables ou la croissance des performances opérationnelles sur le territoire accroissent l’intérêt des investisseurs pour le marché hôtelier français », souligne Stéphane Botz, associé KPMG, spécialiste du tourisme, de l’hôtellerie et des loisirs, cité dans l’étude.
La France, première destination touristique mondiale, a atteint en 2018 la fréquentation record de 89,4 millions de visiteurs étrangers, « générant 57 milliards d’euros de recettes touristiques ».
Or le secteur de l’hôtellerie française affiche une rentabilité en croissance, avec un revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur clé du secteur, en « hausse significative » pour toutes les catégories (de +4,7% pour les « 5 étoiles supérieurs » à +19,6% pour le segment économique) l’an dernier, grâce à une progression des taux d’occupation et des prix moyens.
Fin 2018, le mouvement social des « gilets jaunes » a toutefois « pénalisé la fréquentation de certains établissements hôteliers », avec un recul de 5 à 10% des chiffres d’affaires des établissements haut de gamme et de luxe à Paris au dernier trimestre 2018, note aussi l’étude.
Mais au plan national, « cet impact a été gommé par le dynamisme global du marché touristique français estival, bien que caniculaire pour certaines zones, qui s’est reporté sur les régions balnéaires de la côte Atlantique et les montagnes », analyse-t-elle.
A l’avenir, prévient KPMG, « les effets du Brexit – les incertitudes liées aux visas, la dévaluation de la livre sterling…- pourraient avoir des répercussions financières sur l’industrie touristique française ».
En effet le Royaume-Uni a fourni en 2018 la première clientèle étrangère des hôtels en France, selon l’Insee, « avec 13 millions d’arrivées », souligne l’étude.
Le montant record d’investissements de 1,4 milliard d’euros enregistré en France l’an dernier dans l’hôtellerie, en nette progression, contraste avec le léger recul (-3%) de ceux réalisés en Europe, à 20,3 milliards d’euros. Les opérations ont davantage concerné « des actifs isolés » et « des établissements de plus petites capacités » en Europe.
Le Royaume-Uni « reste le marché européen le plus attractif en termes d’investissements hôteliers, avec plus de 5 milliards d’euros investis dans l’hôtellerie en 2018 », et ce « malgré les incertitudes politiques liées au Brexit ».
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MARRIOTT INTERNATIONAL