La Chine a fait fermer le site internet en mandarin de Marriott après une bourde diplomatique: dans un questionnaire en ligne, le groupe hôtelier présentait la région chinoise du Tibet comme un pays distinct, suscitant une polémique qui s’est étendue vendredi à d’autres groupes occidentaux.
Les autorités de Shanghai chargées de la régulation d’internet ont ordonné jeudi soir à la chaîne d’hôtels américaine de fermer son application mobile et son site pendant une semaine, ont-elles précisé dans un communiqué.
Marriott, qui fait actuellement l’objet d’une enquête de cette administration sur cette affaire, avait déjà présenté ses excuses et corrigé le questionnaire.
Celui-ci demandait aux membres du programme de fidélité du groupe d’indiquer leur pays de résidence: parmi les options proposées figuraient notamment le Tibet, Hong Kong, Macao et l’île de Taïwan.
Or, la Chine affirme posséder une souveraineté indiscutable sur ces territoires et réagit fermement à toute tentative de les présenter comme des entités indépendantes.
« Nous accueillons les entreprises étrangères désirant investir et se développer en Chine », a indiqué vendredi Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Mais elles doivent respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, ainsi que les sentiments du peuple chinois. »
Le Tibet est officiellement une « région autonome » chinoise. Hong Kong et Macao, ex-colonies respectivement du Royaume-Uni et du Portugal, sont devenues après leur restitution à la Chine dans les années 1990 des « régions administratives spéciales », dotées d’une large autonomie.
Quant à l’île de Taïwan, elle est dirigée de facto de façon indépendante depuis 1949. Mais Pékin la considère toujours comme faisant partie du territoire national.
Alors que Marriott s’était excusé pour l’incident, l’un de ses comptes Twitter a ensuite « aimé » un tweet d’une organisation soutenant l’indépendance du Tibet. « Friends of Tibet », basé en Inde, avait félicité le groupe pour avoir présenté la région comme un pays.
« Marriott International respecte et soutient la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine », a réagi dans la foulée son président Arne Sorenson.
« Après une enquête approfondie sur la survenue de ces deux incidents, nous prendrons les mesures disciplinaires qui s’imposent pour les personnes impliquées, et elles pourront aller jusqu’au licenciement. »
Outre Marriott, d’autres entreprises occidentales sont dans le collimateur des autorités chinoises pour des motifs similaires.
La marque espagnole de vêtements Zara est accusée d’avoir affiché sur son site internet « Taïwan » parmi son choix de pays. Même grief envers la compagnie aérienne américaine Delta Airlines, qui proposait notamment les options « Tibet » et « Taïwan ». Les deux groupes sont désormais dans le radar de plusieurs autorités chinoises à ce sujet.
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