La Fashion Week de janvier de Londres, traditionnellement dédiée aux collections hommes n’aura pas lieu en 2021, en raison de la pandémie, du Brexit, et d’une volonté de repenser ce rendez-vous de la mode, ont annoncé jeudi les organisateurs.
Quatre rendez-vous ponctuent habituellement le calendrier des fashionistas: deux Fashion Weeks présentant des collections hommes, en janvier et en juin, et deux présentant des collections femmes, en février et septembre.
Cette année, il n’y aura que trois Fashion Weeks à Londres. La prochaine est prévue du vendredi 19 au mardi 23 février 2021, les créateurs de mode masculine étant encouragés à participer à l’événement, a indiqué dans un communiqué le British Fashion Council, organisme chargé de la promotion de la mode britannique.
Depuis juin, la Fashion Week est neutre sur le plan du genre, mettant en avant à la fois des collections hommes, femmes ou mixtes.
Cette décision « a été prise à la lumière de l’environnement actuel lié au Covid-19, des défis liés à la circulation des marchandises, des échantillons et des personnes dans le marché unique et l’union douanière après le Brexit, et des enquêtes et tables rondes avec des designers », est-il justifié.
Le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne en janvier dernier, mais le gouvernement britannique négocie toujours avec l’UE leur future relation commerciale, des discussions à l’issue toujours incertaine alors que le pays sortira le 31 décembre de la période de transition.
Ce changement de calendrier intervient en plein introspection pour l’industrie de la mode, appelée par des militants écologistes et des membres d’Extinction Rebellion à cesser la production effrénée de vêtements.
« Alors que l’industrie de la mode évolue vers un avenir plus durable et responsable, (…) notre objectif est de continuer à redéfinir notre modèle de semaine de la mode, en s’appuyant sur l’innovation numérique et technologique tout en offrant des idées et des solutions qui fonctionneront pour toutes les entreprises de mode », a déclaré Caroline Rush, PDG du BFC.
Le secteur de la mode, qui emploie plus de 890.000 personnes, a contribué en 2019 à hauteur de 35 milliards de livres (39 milliards d’euros) au PIB du Royaume-Uni. Face à l’impact économique de la pandémie, le BFC a mis en place un fonds d’urgence d’un million de livres (1,09 million d’euros) pour aider les designers.