La marque de vêtements Lacoste a indiqué vendredi soir à l’AFP avoir mis fin à sa collaboration avec les rappeurs Moha La Squale et Roméo Elvis, tous deux accusés d’agressions sexuelles par des jeunes femmes sur les réseaux sociaux.
« La marque voudrait clarifier que lorsque nous associons notre image à un ambassadeur, il est clair que l’idée derrière est de nous ouvrir de nouveaux horizons les uns les autres. Ce n’est pas ce qui se passe actuellement en France avec certains d’entre eux et nous le regrettons profondément », selon un communiqué transmis à l’AFP, qui confirme des informations de BFMTV.
Lacoste précise avoir « arrêté de collaborer avec Moha La Squale depuis plusieurs mois car son comportement ne correspondait plus aux valeurs de la marque ».
En ce qui concerne Roméo Elvis, « nous ne prolongerons pas son contrat », a indiqué un porte-parole, sans plus de détails.
« Nous condamnons totalement toute forme de violence, de harcèlement et d’agression », ajoute le communiqué.
« Nous continuerons de nous associer avec des ambassadeurs venus d’horizons différents mais nous condamnerons toujours toute attitude contraire à nos valeurs de respect et de tolérance », précise-t-il.
Lacoste s’était associé en 2018 avec Moha La Squale pour la personnalisation de plusieurs tenues, tandis que le rappeur belge Roméo Elvis avait annoncé en 2019 une collaboration avec la célèbre marque au petit crocodile vert.
Moha La Squale est visé par une enquête depuis début septembre, pour « agressions sexuelles », « violences volontaires » et « menaces de mort » après les accusations de trois femmes, qui ont porté plainte. Une quatrième plainte a été déposée le 11 septembre.
Le rappeur de 25 ans a été l’une des grandes révélations de l’année 2018 avec son premier album « Bendero », plébiscité par le public (disque d’or, plus de 50.000 exemplaires vendus) et par la critique.
Nommé aux Victoires de la musique 2019, l’artiste charismatique aux cheveux longs, passé par le Cours Florent, s’était fait repérer avec des « freestyles » postés sur Facebook et YouTube, où on le voit rapper dans sa cuisine ou dans son quartier de « La Banane » à Ménilmontant, dans le XXe arrondissement de la capitale.
Roméo Elvis, 27 ans, s’est excusé début septembre sur les réseaux sociaux pour avoir « utilisé (ses) mains de manière inappropriée sur quelqu’un », croyant répondre « à une invitation qui n’en était pas une ».
« Ce qui est trop souvent vu comme un acte banal est une erreur à ne pas faire », ajoutait le rappeur avant de conclure: « je ne suis pas fier de cette situation et espère servir d’exemple à ne pas suivre ».
« (Roméo Elvis) m’a agressée sexuellement #balancetonrappeur », pouvait-on lire sur une story d’un compte ne permettant pas d’identifier l’autrice. Cette dernière publiait également des captures d’écran de l’artiste lui disant qu’il était « une merde sur le coup » et avait « vraiment honte ».