Le géant du luxe LVMH a annoncé vendredi soir avoir notifié officiellement la Commission européenne de son projet de racheter le joaillier américain Tiffany, qui l’accuse d’avoir fait traîner ces démarches et avec qui les fiançailles sont rompues.
« LVMH confirme avoir reçu ce jour l’accord de la Commission européenne pour procéder à la notification officielle du projet d’acquisition de la société Tiffany », a fait savoir le groupe dans un communiqué.
« Conformément à ce qu’elle a toujours affirmé, la société LVMH a déposé son dossier immédiatement après l’obtention de ce feu vert », a ajouté le groupe.
LVMH précise avoir déjà obtenu huit des dix autorisations anti-trust requises et espère recevoir celles des autorités de la concurrence de l’Union européenne et de Taïwan « bien avant la date limite du 24 novembre 2020 », date à laquelle l’opération était censée être conclue.
Ce communiqué constitue surtout une annonce de forme, étant donné la rupture consommée des fiançailles entre le groupe de luxe LVMH et le joaillier Tiffany.
Annoncé fin 2019, ce rapprochement d’un montant astronomique – 16 milliards de dollars – s’annonçait comme le plus faste du siècle pour le secteur du luxe.
Sauf que le groupe de Bernard Arnault a annoncé la semaine passée n’être « plus en mesure » de racheter « en l’état » Tiffany, arguant d' »une succession d’événements de nature à fragiliser l’opération d’acquisition », et notamment d’une lettre du ministère des Affaires étrangères français demandant au groupe de différer cette acquisition stratégique au 6 janvier 2021.
En réaction, Tiffany est passé à l’attaque en engageant une procédure judiciaire aux Etats-Unis contre le groupe de Bernard Arnault, l’accusant d’avoir fait traîner des démarches réglementaires.
Le joaillier reproche au groupe de luxe de se livrer à des manoeuvres en vue de ne pas payer le prix prévu pour ce rapprochement.
LVMH s’est pour sa part défendu de ces accusations, évoquant la « mauvaise foi » ou les « mauvais résultats » de sa cible.
Le groupe américain s’est dit vendredi « enchanté que l’Union européenne ait enfin été notifiée ».
« La vitesse avec laquelle LVMH a agi après le dépôt de plainte » aux Etats-Unis « ne fait que mettre en lumière » le fait que LVMH a traîné et n’a pas respecté l’accord de fusion « au cours des derniers mois », a estimé Tiffany dans un message transmis à l’AFP.
La bataille judiciaire entre les deux groupes s’est notamment engagée sur la question des délais, le géant français plaidant pour une procédure normale et le joaillier américain pour une version accélérée.
Une audience sur le sujet doit se tenir lundi devant un tribunal de l’Etat du Delaware où Tiffany a engagé les hostilités.
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LVMH – MOET HENNESSY LOUIS VUITTON
TIFFANY & CO